L’ancien premier ministre, Ahmed Benbitour, a animé une conférence-débat, mercredi 14 juin, au siège national du RCD, à Alger. Sous le thème « Algérie, état des lieux et avenir », il a exposé les éléments économiques, institutionnels et politiques qui annoncent une explosion sociale et menacent la pérennité de l’Etat-nation. Avant d’aborder dans le détail la situation macro-économique du pays, il a énuméré les traits dominants de la situation mondiale avec ses nouveaux rapports de forces, le déplacement des savoirs, la globalisation et ses menaces sur les Etats et, la domination des oligarchies d’affaire dans le monde. Chiffres à l’appui, il démontre l’impossibilité d’un redressement national sans la mobilisation en vue de changer le pouvoir et d’entreprendre une politique de « prospérité durable. Au mieux, nous aurons l’irruption de la rue avec l’épuisement du fonds de réserve (2019), sinon c’est la pérennité même de l’Etat qui est en jeu. Répondant à une question sur le recours à l’endettement extérieur, il dira « aucune institution étrangère ne peut mettre son argent dans une économie qui n’a aucune perspective de pouvoir produire pour rembourser ». Du coup il traite de populistes et de semeurs d’illusions ceux qui prétendent que le non recours à ce mécanisme est un choix. Ce défendant de noircir le tableau il ajoute qu’en plus de la situation financière et économique, la société est en proie à la perte de la morale collective, à la violence comme instrument de règlement des conflits, la corruption, l’indifférence et le fatalisme. Mais l’invité du RCD ne s’est pas arrêté au constat. S’appuyant sur des réussites à travers le monde, il estime que la mobilisation pour mettre fin au pillage de notre pays doit s’accompagner de perspectives durables pour mettre le pays sur le chemin du travail et de la prospérité. Il s’agit pour lui d’une refondation de l’Etat. Cette intervention a donné lieu à plusieurs questions et développements (une vingtaine) des présents. Plusieurs anciens journalistes et cadres ont abordé le recours à l’endettement extérieur, les énergies alternatives, l’ordre international (capitalisme – libéralisme…), les moyens de la mobilisation…
Rabah Said