Il semble bien que c’est une boite de pandore qui a été ouverte à l’APC de Béjaia. Les surfacturations relevées par la presse ( voir Ameslay.com du 18 juin ) dans le projet des collectes des déchets ménagers ne sont que la face visible de l’iceberg. Le rajout du traitement de ces mêmes déchets non prévus dans le PV de la première délibération porte à des sommets le surcoût de cette opération fantaisiste.
Les langues se délient à l’APC. Un fonctionnaire qui requiert l’anonymat s’indigne. « il y a longtemps que l’on a essayé de tirer la sonnette d’alarme. Aucune décision n’a été prise. Plus grave, des menaces à peine voilées ont été proférées contre deux agents qui ont signalé ces anomalies et abus ». Et de citer l’attribution illégale d‘assiettes foncières pour des activités fictives, d’autres partenariats de l’APC qui relèvent de la pure gabegie, la concession de hangars du port à des prix bradés et de grandes dépenses sans justifications qui ont grevé le budget de la commune pendant plusieurs années…
Depuis quelques jours des employés sont discrètement commis pour tenter de nettoyer une comptabilité anarchique mais devant l’ampleur des dégâts, la tâche s’avère rude.
La justice qui s’est auto-saisie dans des dossiers nettement moins dommageables pour le contribuable est aux abonnés absents et la wilaya est groggy. La commune s’avère en effet n’être qu’un maillon d’un vaste réseau dont certaines ramifications passent notamment par le port. Il est cependant difficile de suivre ces labyrinthes ou d’en identifier avec précision les commanditaires.
Du coup, le mot d’ordre est strict : interdiction absolue de commenter le sujet ou de répondre aux journalistes. Et il n’y a pas que l’administration qui est gênée par ces sombres pratiques. Le FFS a longtemps tenté d’ignorer ces scandales. Pressé par l’opinion, il avait essayé de jouer les neutralités en proposant d’organiser des audiences entre Cevital et le directeur du port dans son propre siège pour éviter un débat public à l’APW dont il assure la présidence. Cette posture prête à spéculation et à Béjaia les questions n’ont pas manqué de surgir. La connexion a-t-elle intégré certains de ses éléments ?
Dans ce mur du silence, seule la radio locale « Soummam » et un ou deux sites internet ont été choisis pour permettre, au directeur du port, de déclamer ses « vérités » sans être soumis à un débat contradictoire.
Face à cette omerta, le comité citoyen qui a découvert le pot aux roses appelle à une autre « marche citoyenne » pour le 3 juillet afin d’acculer les acteurs de cette gestion sous-terraine à s’expliquer et d’inciter la tutelle administrative à prendre ses responsabilités. A suivre.
Samir Badji