Il est loin le temps où la vie institutionnelle du pays était rythmée, pendant le mois de ramadan, par les auditions des ministres par du chef de l’Etat. En ces temps là, le Café du Commerce se gaussait des supposées brimades et autres remontrances adressées aux « derniers de la classe » ou au moins assidus au labeur. On dit que les ministres préparaient des bilans dans une ambiance de stress et d’excitation pour présenter les « réalisations » et les chantiers en cours.
Dans la léthargie ambiante qui caractérise, chaque année le mois de carême, dans l’administration publique en tout cas, -le commerce alimentaire bat tous les records- cela permettait à la communication officielle de montrer des dirigeants à la besogne.
Devant la dégradation de son état de santé, le chef de l’Etat ne pouvait perpétuer cette « tradition ». Du coup, cette année, avec le mutisme du gouvernement Tebboune, cela donne l’impression que le pays « dérive au gré du ciel ». Les entreprises du bâtiment qui ont travaillé sans être payées continuent d’attendre, leurs travailleurs qui n’ont pas reçu leur salaire attendent aussi. Un écrivain humilié par une chaîne de télévision, Boudjedra pour ne pas le nommé, laisse sans voix tout un gouvernement. C’est un assimilé, en la personne du frère du président qui semble suppléer à la communication officielle. Seul bémol, c’est selon, la justice travaille : les décisions judiciaires contre les syndicats autonomes coupables de mobiliser les travailleurs pour défendre pacifiquement leurs revendications sont prises avec une célérité remarquée. Saha Ftourkoum
Mohamed Bendris