SAUVER LA CNR : il faut plus qu’un rafistolage
Mourad Zemali, ministre du travail, de l’emploi et de la sécurité sociale
Le nouveau ministre du travail, de l’emploi et de la sécurité sociale, Mourad Zemali, tire la sonnette d’alarme sur la viabilité des caisses sociales. Au sujet de la Caisse nationale des retraites (CNR), ce n’est pas nouveau, depuis que la fiscalité pétrolière s’est réduite comme peau de chagrin à cause de l’effet conjugué de la baisse des prix et du volume des exportations, les officiels reviennent régulièrement à la charge pour annoncer la faillite proche du système. Rappelant que l’équilibre était assuré grâce à un certain nombre de taxe comme celle sur le tabac et, depuis 2006 (loi de finances), le Fonds national de réserves des retraites (FNRR) est alimenté a hauteur de 2% par la fiscalité pétrolière et en partie par des excédants de trésoreries des autres caisses de sécurité sociale. Il est évident que la mère des réformes est la transparence dans la gestion de cette caisse, y compris le cout de gestion du système lui-même ; à ce sujet les syndicats autonomes représentatifs doivent trouver place dans les conseils d’administration au même titre que le syndicat maison l’UGTA.
Pour le reste, en plus de l’ouverture d’un large débat sur l’âge de départ à la retraite quelques pistes peuvent être explorées :
Relèvement des salaires, à commencer par le SMIG ;
Politique vigoureuse en direction d’opérateurs économiques qui privilégient les recrutements pour des courtes durées et qui ne versent pas de cotisations à la CNR, dans le bâtiment c’est devenu la règle ;
Envisager des taxes sur les importations des produits qui alimentent l’informel (verser à la CNR) en attendant de réduire ce marché à des marges raisonnables ;
On ne peut construire que sur des mesures structurelles. Le reste c’est peut être des bonnes intentions, sans plus.
Rabah Said