Amar Ingrachen, journaliste indépendant et jeune écrivain, auteur notamment du roman « le temps des grandes rumeurs » tacle Amin Zaoui sur la question du takfirisme et dénonce les discours de ce dernier. En l’occurrence dans sa parade en faveur d’une loi qui condamnerait « l’excommunication ». En effet, dans une récente publication sur les réseaux sociaux, qu’il a intitulé « les élucubrations de Amin Zaoui », l’auteur qualifie cette démarche d’extrêmement dangereuse et va jusqu’à accuser son promoteur d’indigence philosophique. Revenant sur le sens premier du concept et ces origines, à savoir, la considération de musulmans ne partageant pas le point de vue des extrémistes islamistes comme étant des apostats, légitimant et autorisant ainsi ces derniers à verser leur sang. Il montre le fait burlesque que barrer cette idéologie par la loi « supposerait, que les Algériens soient tous des Musulmans et qu’il serait anormal, voire condamnable, qu’on ne les prenne pas pour tels, plus grave encore, puisque ni ils ne le sont tous ni ils ne sont censés l’être.». Monsieur Ingrachen rappelle, par ailleurs, que « Le concept du Takfirisme est apparu dans les sociétés totalitaires du Moyen-Orient où tout le monde est considéré, de fait, comme étant croyant, et plus précisément musulman. » Il place ainsi Amin Zaoui à la tête des porteurs de cette initiative à « la charge idéologique étourdissante » précise-t-il. Le jeune écrivain rappelle également la sacralité et la primauté de la liberté de conscience en précisant que « Le droit à la croyance est aussi inaliénable que le droit à l’incroyance ». Pour Amar Ingrachen, c’est tout bonnement de la paresse intellectuelle, voir du mimétisme d’une idéologie ‘’arabo-orientale’’ ambiante, de la part de Amine Zaoui, que d’approuver, dans l’ignorance, un concept en prétendant le combattre.
Mehdi Arezki