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TEBBOUNE : un plan d’action pour le maintien du statu quo

Manifestement, le gouvernement Tebboune n’a pas pris la mesure de la crise financière et économique que traverse le pays. Appelé pompeusement « Le plan d’action du gouvernement pour la mise en œuvre du programme du président de la république », le document s’ouvre sur des lieux communs et énumère des slogans en résonance avec l’air du temps.

Passons sur l’évocation du programme du chef de l’Etat que personne ne connait ou n’a vu pour la simple raison qu’il n’existe pas. Le contraire aurait été d’ailleurs une entorse à la conception absolutiste du pouvoir par Bouteflika qui est plus dans la distribution des enveloppes que dans la déclinaison d’un programme pour ses « sujets ».

Pour le reste, le profane aurait attendu une caractérisation du moment politique que nous vivons avec en « ligne de mire » la menace d’une banqueroute programmée à court terme si rien n’est fait pour sortir le pays de l’engrenage dans lequel il est englué à cause de la logique de la rente pétrolière et la généralisation de la corruption. Non, le préambule de ce document de 58 pages ouvre sur les constantes nationales, la répétition du triptyque identitaire et les louanges à la réconciliation nationale conduite par Fakhamatouhou.  La suite de ce chapitre est un listing des aspects techniques de la gouvernance quotidienne dans un pays « normal ».

Au sujet du « plan » lui-même, la légèreté des annonces est déconcertante. A titre d’exemple, alors que nous avons un système fiscal des plus archaïques avec la logique des forfaits, une jungle d’exonérations (près de 500 cas) et une pratique des redressements érigée en épée de Damoclès sur les agents économiques, le document considère que le problème est dans le recouvrement. Il faudra donc simplement renforcer les mesures de recouvrements. Les rédacteurs de ce « plan » n’ignorent pas cet état des lieux. Mais, ils n’ont ni la légitimité suffisante ni les moyens d’engager une réforme qui touchera en premier lieu la base sociale du régime. C’est pour cela aussi que les annonces de filialisation dans l’agriculture ne peuvent voir le jour avec un gouvernement dépourvu de moyens (politiques) pour mettre sur la table la question du morcellement du foncier agricole comme du reste la réforme bancaire, une arlésienne depuis le début des années 2000.

Rabah Said

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