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CÉRÉALICULTURE : spéculations et détournements

Il est rare que l’Algérie contemporaine occupe une première place dans les classements mondiaux. En matière de céréales, nous sommes l’indétrônable premier importateur mondial. Cette manne d’argent ne pouvait échapper à la prédation.

Après le scandale des cahiers des charges de l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) fait sur mesure pour privilégier les importations de blé français – la France détient 80% des parts de marché de l’OAIC -, au détriment des blés de la mer noire (Ukraine…) beaucoup moins cher, on assiste à un détournement d’un autre genre.

Les semouliers de l’ouest, notamment le lobby de Tiaret, sont approvisionnés par l’OAIC qui leur vend le blé d’importation au prix subventionné pour être transformé et écoulé en farine. A cause ou grâce, c’est selon, à la catastrophique saison céréalière, ces semouliers écoulent le blé d’importation obtenu au prix subventionné chez les DOCs au tarif garanti pour les producteurs algériens.  Pour les moins initiés, les DOCs sont des structures conçues pour acheter le blé local à des prix soutenus pour, d’une part, encourager la production nationale et, d’autre part, assurer un niveau de stock de sécurité. Il se dit que les incendies de récoltes dans la région de Tiaret et de Tissemsilt ne sont pas étrangers à la mainmise de ces lobbies pour continuer d’écouler les parts acquises à l’OAIC dans ce même circuit. En somme le beurre, l’argent du beurre et…Comme quoi que dans l’Algérie de Bouteflika, l’expression « se faire du blé » a du sens.

Rabah Said

 

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