Le leurre de la nouvelle politique économique
La guerre contre la gestion Sellal semble prendre une tournure de plus en plus systématique. Le coup de starter avait été donné par Tebboune par avec déclaration au Sénat où il affirmait que « l’Etat a consacré un budget avoisinant les 70 milliards de dinars au cours de ces dernières années à l’investissement sans pour autant qu’il ait un impact palpable sur le secteur ou sur le niveau de vie des citoyens » n’est pas resté lettre morte.
Depuis, les charges contre les symboles de l’ère Sellal se multiplient. C’est d’abord le successeur de Bouchouareb, Bedda Mahdjoub, au poste de ministre de l’Industrie et des mines qui embraie sur la « mauvaise gestion » du secteur en constatant « après une première évaluation » que les projets dans l’automobile « sont sans impact sur l’emploi, ni sur le prix de revient qui restent inaccessibles », sans compter « les pertes causées au trésor public » .
L’autre charge est à nouveau l’œuvre du premier ministre lui-même qui « chasse » le duo Sidi Said –Haddad lors d’une cérémonie officielle et en actionne aussitôt la publication de mises en demeure dans la presse à l’encontre du magnat du goudron.
Et comme pour ne pas laisser de répit à la « bande Sellal », il convoque un conseil inter-ministériel pour s’attaquer aux concessions foncières. En effet, l’arrivée du dernier ministre de l’agriculture, Abdesselam Chelghoum dans le gouvernement Sellal a multiplié l’octroi de concessions de terres agricoles sous couvert de création de firmes agricoles mixtes (51/49). Chelghoum qui est l’homme d’Amar Saadani aurait signé des concessions à la chaîne aux proches de l’ex SG du FLN, de l’inamovible Aloui de l’UNPA et de… Sellal. Les cadres du ministère de l’agriculture appellent ces cadeaux « la nouvelle politique économique ».
Enfin, lors de la cérémonie d’installation du nouveau procureur général près la Cour d’Oran, le 20 juillet, Tayeb Louh, le Garde des sceaux a instruit les juges qui « doivent s’autosaisir et entamer des poursuites judiciaires dans les cas d’atteinte aux terres agricoles quelle que soit l’origine de ces atteintes.». Serait-ce le signal de l’usage de l’instrument judiciaire dans cette opération contre la « bande Sellal », une sorte d’opération mains propres à la sauce algérienne ? Les ingrédients y sont.
Rabah Said