DIALOGUE TEBBOUNE-PARTENAIRES POLITIQUES ET SOCIAUX : quelle issue ?
Annoncé lors de la présentation du plan d’action du gouvernement par Abdelmadjid Tebboune, premier ministre, le dialogue avec « les partis représentés à l’Assemblée populaire nationale (APN), au Conseil de la nation et le mouvement associatif » doit, finalement, attendre l’aval du Chef de l’Etat.
M. Tebboune, repris par l’agence de presse officielle, a déclaré que l’instruction relative à ce dialogue « est fin prête et a été transmise il y a peu au président de la République », ajoutant qu’elle serait promulguée « dès son approbation par le président de la République ».
A la recherche d’un consensus sur les questions majeures qui engagent l’avenir de la nation, le gouvernement Tebboune tente de faire baisser les tensions au moment où le pays fait face à une sérieuse crise à la veille d’une rentrée sociale qui s’annonce très difficile.
Echaudée par toutes les expériences passées quant à la volonté réelle des gouvernants à lancer des initiatives sérieuses avec les partenaires politiques et sociaux, cette nouvelle invitation au dialogue risque de connaitre des réactions dubitatives sinon soupçonneuses.
Depuis cette annonce, rares sont les acteurs politiques et sociaux qui se sont prononcés. Le RCD est l’un des rares partis à s’exprimer pour l’instant à travers son président, Mohcine Belabbas, lors du conseil national du parti tenu le 30 juin dernier. En effet, pour M. Belabbas « Cette démarche ne doit procéder ni d’un bricolage de circonstance ni d’une improvisation … ». Une façon pour lui d’alerter sur une démarche suspecte. Pour sa part, le FFS a donné sa position dans la résolution de son conseil national tenu ce week-end, où il a carrément rejeté cette offre de dialogue en annonçant un boycott anticipé. Cette décision n’a pas manqué de soulever quelques questionnements chez nombre d’observateurs. Ces derniers avaient cru, en effet, déceler une attitude plutôt conciliante de ce parti lors de la présentation du programme du gouvernement quand il s’était abstenu à l’assemblée. Mieux, cette formation avait invité ses députés à épargner au premier ministre leurs critiques, laissant au seul président du groupe parlementaire le soin de déclamer une intervention au ton général et plutôt neutre.
Salim Merabet