Amar Ingrachen, l’un des plus jeunes et brillants intellectuels du moment, a réagi ce lundi dans la presse suite aux interdictions arbitraires de conférences dont est victime le Café Littéraire d’Aokas.
L’auteur à succès estime, en effet, que « les espaces d’échanges et de socialisation des idées et des savoirs », déjà suffisamment absent de la scène culturelle algérienne se trouvent menacés de nouveau. Il ajoute que le livre, dans ce cas, « vecteur de la culture savante » comme il le qualifie, est particulièrement visé. Il constate, par ailleurs, que la répression des associations qui travaillent bénévolement pour la promotion du livre et qui réussirent à mobiliser des milliers de personnes autour d’elles relève d’un « crime de lèse-Histoire ».
Ingrachen, revient sur ce qui s’est passé à Aokas, et fait remarquer que cela s’est déjà produit dans d’autres villes du pays, dans un passé récent, notamment à Bejaia, Bouzeguène, Tizi-Gheniff (…) et qualifie les agissements du régime, à la fois d’abominables et de dangereux. « Abominable parce qu’il montre à quel point les pouvoirs publics sont insensibles à la culture; dangereux, parce que, ce faisant, le pouvoir algérien jette une forme de suspicion sur les animateurs », poursuit-il.
Dans le cas de ‘’Azday Adelsan n Weqqas’’, le jeune écrivain distingue un danger particulier et tire la sonnette d’alarme quant au risque de « saper le moral des acteurs culturels », ce qui peut être, hélas, transposable dans tout le pays, et non seulement à Bejaia. »
Amar Ingrachen conclut en invitant tous les intellectuels, les militants politiques ainsi que les organisations de la société civile à se mobiliser pour protéger le droit des Algériens à se réunir, droit, rappelle-t-il, qui est consacré par la constitution.
M. Arezki