Dans une vidéo diffusée en direct, depuis Istanbul, sur la page facebook de la fausse université « international union of universities » dirigée par un Libanais du nom de Mohamed Kheir Al-Ghabbani, connu lui aussi pour son charlatanisme, Toufik Zaibet déclare être présent en Turquie pour un soi-disant congrès dédié à la recherche scientifique et à l’invention où une vingtaine de pays sont présents et lui-même représente l’Algérie. Le faux docteur nous parle d’une nouvelle version du RHB « améliorée ». Une production algérienne et turque qui va être mise sur le marché incessamment dans une vingtaine de pays.
L’histoire de ce Toufik Zaibet et son RHB « rahmat rabi » commence en février 2016 lorsqu’une émission de télévision d’Echourouk , chaîne connue pour ses dérapages et ses positions délirantes, décide de faire un reportage sur un «chercheur» algérien qui aurait inventé un médicament qui mettrait fin au diabète. Après le passage de Toufik Zaibet dans cette émission, le ministre de la santé algérien de l’époque, Abdelmalek Boudiaf, décide de le soutenir publiquement, il l’aide même à créer son laboratoire (le TZ Lab) en bénéficiant du soutien du groupe pharmaceutique public Saïdal.
L’ordre national des médecins, le président du syndicat des pharmaciens privés algériens et d’autres professionnels de la santé, ainsi que des associations des patients sont sous le choc. La presse algérienne parle d’une « affaire délirante » et d’un « charlatanisme dangereux« , mais le ministre de la santé d’alors répondait : « qu’on le laisse travailler » !
Faisant pression sur le ministre de la santé pour la commercialisation du RHB , le groupe Echourouk réalise une trentaine d’articles et de reportages de propagande sur ce soi-disant miracle algérien. En novembre 2016 le produit RHB arrive sur le marché comme complément alimentaire et non comme médicament, il sera retiré, le 7 décembre par un communiqué du ministère du commerce, après que des patients aient été hospitalisés pour avoir substitué le RHB à leurs traitements prescrits par leurs médecins. Il a fallu attendre jusqu’au 13 décembre pour apprendre que Toufik Zaibet n’est pas médecin et n’a jamais été étudiant ou chercheur à l’université de Genève.
Forcé de choisir un autre pays pour continuer son « business », Zaibet choisit la Turquie et Mohammed Kheir Al-Ghabani qui était un recteur de la faculté des sciences islamiques de l’International Arees University of Bayrut (Liban) . Selon un communiqué de cette université, Il a été exclu, le 14 mai 2014, de l’Arees pour fautes graves, faux et usage de faux et usurpation de diplômes. Il fonde ensuite une université « virtuelle » qu’il nomme « International Arees University » pour l’utiliser dans des opérations de corruption et d’usurpation de diplômes. Cette même université fantôme où notre charlatan national a atterri pour nous annoncer le retour prochain du RHB.
Ali Meziani