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TAHKOUT : la main mise sur le transport obéit-elle à des visées politiques ?

Mahieddine Tahkout n’est pas un patron comme les autres. En effet, si plusieurs fortunes se sont construites depuis le début des années 90, la plupart ont cherché à s’autonomiser des secteurs étatiques considérés comme de mauvais payeurs ou tout simplement des entités qui peuvent se retourner contre l’entreprise privée pour peu que le vent tourne. C’est le cas du groupe Khalifa et de nombreuses entreprises anonymes dans le bâtiment et les travaux publics dont les promoteurs n’arrivent pas à percevoir leur argent malgré le service fait. Certains ont été poussés au suicide.

En effet, l’ancien marchand de fruits et légumes du marché de Reghaia au début des années 90, colle à « la collecte de l’argent public » malgré une réussite fulgurante qui aurait dû lui permettre de s’émanciper des parcours de combattant de l’administration algérienne lorsqu’il s’agit de traiter des marchés de prestation de services. Ses détracteurs affirment que la boutique Tahkout n’a pignon sur rue que par la grâce de l’actuel directeur de cabinet du chef de l’Etat, Ahmed Ouyahia. D’autres affirment qu’il a lui même distillé l’information qu’il travaille pour l’actuel patron du RND pour se faire adouber. Une chose est sûre, après avoir délogé les opérateurs publics du transport universitaire, il s’apprête à ravir le marché du transport urbain à l’ETUSA, en injectant à terme plus de 1 000 bus grâce à un contrat avec l’opérateur historique des Algérois.

Une autre chose troublante. Mahieddine Tahkout s’est accaparé des moindres espaces laissés libres par les architectes de la zone industrielle de Réghaia. Cela a commencé par sa fréquentation d’anciens walis et DEC pour occuper complètement ensuite des espaces importants pour les passages de camions, la suppression des trottoirs et des annexes de nombreuses entreprises publiques comme la SNVI. Mais le clou de cette spoliation de biens publics est que tous les avocats ou cabinets d’experts sollicités par ces entreprises pour être rétablies dans leurs droits se désistent après « avoir reçu des menaces » pour lâcher l’affaire selon des avocats.

Beaucoup de ces informations sont plus ou moins connues de nombreux observateurs de la scène nationale. Par contre le Hara Kiri imposé à l’entreprise publique du transport algérois alors qu’elle pouvait elle-même se doter de moyens pour son essor pose des questionnements. Un ancien cadre du groupe pense que Tahkout n’agit pas simplement en opérateur économique. Pour lui la mainmise sur le transport de masse au niveau de la capitale est une décision qui échappe à son ex patron. « Tu sais le coup d’Etat contre Salvator Allende a été préparé par la grève des transporteurs chiliens grâce à l’infiltration du syndicat des transports par la CIA ». Se peut-il que les protecteurs de Tahkout aient cette vision de long terme au sujet de la gestion des affaires de l’Etat? Difficile de l’affirmer.

Rabah Said

 

 

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