Le retour de « l’homme de schiste », Youcef Yousfi, ainsi surnommé par ceux qui ont combattu sa politique quand il était ministre de l’énergie et des mines, n’a pas suscité de commentaires sur la question d’une éventuelle relance de l’exploitation des énergies non conventionnelles.
Le débarquement de Tebboune et la « nomination-surprise » d’Ouyahia ont sans doute contribué à détourner les projecteurs sur un homme, certes, discret mais qui est régulièrement nommé à des postes importants sinon névralgiques depuis l’ère du président Zeroual.
On se souvient que Youcef Yousfi s’est fait le défenseur de l’option non conventionnel, expliquant que le pays n’avait pas le choix devant un contexte de déclin de la production d’hydrocarbures conventionnels et d’explosion de la consommation domestique. Il avait consacré beaucoup d’énergie pour convaincre les firmes étrangères d’investir dans ce domaine en faisant même modifier la loi sur les hydrocarbures.
Il est resté droit dans ses bottes malgré une contestation importante des populations du Sud, des partis politiques de l’opposition (Rassemblements du 24 février 2015…..) et d’ONG internationales. Bouteflika avait fini de se séparer de lui en juin 2015.
Dans la première intervention qu’il avait faite juste après sa prise de fonction, Yousfi qui n’est pas du genre « bavard » avait fait savoir qu’en plus de la mise en œuvre d’une stratégie industrielle, l’assainissement du climat des affaires, la consolidation des relations avec le patronat, le rapprochement avec les opérateurs étrangers, l’assainissement du foncier industriel, il a en charge dans sa feuille de route une plus grande efficacité énergétique et de développement des énergies renouvelables ainsi que la redynamisation du secteur minier.
Des observateurs nombreux s’attendent à ce que dans ce « sillage minier », le ministre ressort de ses tiroirs l’installation de « l’Observatoire national indépendant dédié au gaz de schiste » qu’il n’a pas eu le temps de mettre en place. Attendons pour voir .
Rabah Said