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STATUT DE TAMAZIGHT : Bouteflika plus que jamais rédacteur en chef du journal El Moudjahid

L’éditorial de l’édition de ce  23 août 2017 du journal gouvernemental El Moudjahid est consacré à la place de Tamazight dans le système éducatif algérien. Sous le titre Consécration,  l’auteur  tient d’emblée à  « rectifier » le statut de cette langue tel que consacré pourtant par la dernière constitution.

Il est donc écrit : « M. Abdelaziz Bouteflika, a donné toutes ses lettres de noblesse à cette langue devenue nationale officielle depuis 2016. »  Ce n’est donc plus une langue nationale et officielle aux yeux de l’éditorialiste mais une langue nationale officielle  comme il est écrit dans cet édito; c’est-à-dire une langue officiellement nationale.

Cela change tout. Apprécions aussi la formule de «  cette langue devenue… ». Pour ceux qui doutent de la lucidité du rédacteur en chef d’El Moudjahid, l’auteur administre une véritable leçon qui montre qu’il n’a rien renié de son fameux « jamais » prononcé à Tizi Ouzou.  Les concessions qu’il a été contraint de faire ne procèdent que de la  tactique pour renouveler ses mandats  devant la mobilisation et le sacrifice suprême de la jeunesse.

C’est donc naturellement que plus loin dans ce texte qu’on peut qualifier de révisionniste,  on pourra lire qu’à propos de « cette langue devenue nationale officielle », l’enjeu est  que : « L’Algérie n’en sera que plus armée et prémunie contre toutes les tentatives qui pourraient altérer sa personnalité ou l’éloigner de son authenticité dans un monde dominé par une mondialisation effrénée, par de fulgurants bouleversements et de sérieuses convulsions ».

En conclusion, pour l’auteur, la  « réhabilitation » de tamazight  permet de « dresser un rempart inexpugnable contre toutes les menaces de dépersonnalisation ». Comme si ses « menaces de dépersonnalisations» étaient l’œuvre de forces extérieures alors que le régime est bâti précisément sur le déni identitaire depuis l’indépendance en conséquence de la confiscation de la victoire du peuple algérien contre le colonialisme français par une clique arabo-islamiste regroupée dans le clan d’Oujda.

Décidément la fréquentation du pouvoir et son exercice durant des décennies ne peuvent jamais faire un homme d’Etat d’un homme de clan.

Rabah Said

 

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