Ahmed Ouyahia, premier ministre pour la quatrième fois, annonce devant les députés que l’Algérie vit un enfer. Le premier ministre explique que les réserves de changes estimées à quelques 103 milliards de dollars poursuivent leur chute vertigineuse. Il rajoute que l’argent de l’informel d’un montant de 1700 milliards de dinars est insignifiant et que sa récupération ne peut contribuer à la résolution de la crise. Ahmed Ouyahia insiste sur les cantines scolaires qui, selon lui, ont été fermées à cause du manque d’argent. Il estime les besoins du pays à 200 milliards de dinars par mois pour garantir son fonctionnement.
A court d’arguments, pour répondre aux interpellations des députés, Ahmed Ouyahia réserve l’essentiel de sa réplique aux attaques contre l’opposition. Usant d’un langage d’un chef de clan, il essaye de mettre la responsabilité de la crise sur le dos des partis de l’opposition qu’il qualifie de professionnels de l’opposition.
Lui même peu convaincu de la pertinence du recours à la planche à billets et de ses résultats sur l’économie nationale, il s’en démarque pour l’endosser au chef de l’Etat qu’il sait malade depuis longtemps. Après avoir déclaré lors de la présentation de son plan d’action qu’il n’y aura pas de nouvelles taxes, il se hasarde aujourd’hui à annoncer une taxe sur les voyages. La réaction des députés le contraint à préciser que son application sera retardée à 2019, soit après les élections présidentielles.
Cette stratégie de communication n’a pas été du gout des députés FLN. En effet, ces derniers dans leur majorité ont évité d’applaudir le premier ministre y compris quand il les a encensés et en faisant l’éloge du chef de l’Etat.
Nihad Merzouk