Dans une conférence de presse animée après l’adoption du plan d ‘action du gouvernement à l’APN, Ahmed Ouyahia a tenté de s’expliquer sur ses dérapages contre les partis de l’opposition.Des journalistes l’ont interpelé au sujet de ses attaques contre ces derniers, notamment dans cette période où il dit plaider pour un dialogue avec tous les acteurs politiques et sociaux. Faisant allusion à la charge des députés du RCD lors des débats où ils ont marqué l’opinion par la pertinence des arguments qu’ils ont présentés, il explique avoir reçu une gifle de leur part. Il suggère qu’il était contraint de se défendre ; « je ne tendrai pas l’autre joue », s’était-il exclamé.
En effet, c’est un Ouyahia déstabilisé qui est apparu ce matin sur la tribune de l’Assemblée populaire nationale. Il a passé l’essentiel de son temps à critiquer l’opposition avec un langage qui, selon plusieurs députés rencontrés sur place, est indigne d’un premier ministre. Ceux de l’opposition l’ont carrément qualifié de chef de clan qui a perdu son sang-froid. C’est le cas notamment quand il a commencé à crier que l’Algérie vit un enfer et que même les cantines scolaires ont fermé leurs portes durant cette rentrée.
Cette piètre prestation de celui qui se qualifie lui-même d’homme des « sales besognes » renseigne sur la fébrilité qui prévaut dans les rangs su système. Il est maintenant clair que sa désignation à la tête la chefferie du gouvernement est le produit d’un consensus fragile. Le comportement à la limite de la défiance de plusieurs députés du FLN atteste cet état de fait.
Nihad Merzouk