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Quel Ouyahia croire ?

«  Au lendemain de l’indépendance, Renault était en Algérie. Si nous avions été un peu plus sages, nous aurions pu avoir aujourd’hui une vraie industrie automobile ». On croit rêver. Celui qui tient ces propos ce lundi dans les couloirs de l’assemblée nationale n’est autre qu’Ahmed Ouyahia, le quadruple premier ministre.

La profession de foi vaut son pesant d’or tant elle est tragiquement juste.

Le problème est que celui qui a décidé d’arrêter la production des voitures Renault ( R4, R8 et R16 ) à El Harrach, c’est à dire toute la gamme de la compagnie au losange de l’époque, avec en prime un taux d’intégration de 40%, n’est autre que Belaid Abdeslam, le mentor d’un certain Ahmed Ouyahia dont il partage un boumedienisme glaciaire.

Mieux ou pire, à chaque fois que ce dernier a été premier ministre, il a systématiquement refusé d’entendre parler de la coopération avec les grands constructeurs dont il salue aujourd’hui la présence avec des taux d’intégration ne dépassant jamais les 15%.

Alors le dilemme est grand. Quel Ouyahia croire ?

Celui qui a précipité la généralisation de l’arabisation, qui a refusé qu’une ONG vienne en Kabylie avec une enveloppe de 24 millions de dollars, assurant que le gouvernement allait mobiliser cinq fois cette somme ; somme dont n’a pas vu un centime depuis. Réparti en 3 tranches, ce financement devait servir à la construction de centres d’enfouissement technique et le lancement d’un programme de formation dans le traitement des ordures ménagères qui ont transformé la Kabylie en poubelle à ciel ouvert. La vox populi n’a eu d’autres choix que de coller le nom d’Ouyahia à ces multitudes de décharges que l’on appelle depuis «  tibhirin n Ouyahia » ( les jardins d’Ouyahia ).

Faut-il croire celui qui fut le premier à fulminer contre le rachat du groupe El Khabar par le consortium Cevital, déclarant craindre « le monopole des forces de l’argent sur le pluralisme médiatique » et qui vole au secours d’un Haddad multipropriétaire qui cumule médias et captation des marchés publics ou l’autre Ouyahia qui déplore l’acharnement du directeur du port de Béjaia contre le même groupe Cevital ?   

La bienveillance manifestée envers les constructeurs automobiles est évidemment bienvenue même si des mauvaises langues n’ont pas manqué d’ajouter que cette position est aussi dictée par le souci de sauver le soldat Tahkout auquel le nom du premier ministre est souvent associé.

Dans un précédent article nous observions que le problème d’Ouyahia est de n’avoir jamais dit non aux parrains et même d’aller au devant de ce qu’il croit être leurs désirs.

Ouyahia a-t-il décidé d’oublier Janus ? Il est urgent d’attendre.

Rabah Lounis.

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