L’hymne catalan a retenti cet après midi dans l’hémicycle du parlement régional de Barcelone pendant que des dizaines de milliers de personnes, jeunes pour la plupart, massées autour de la Généralité manifestaient leur joie après le vote à bulletins secrets ayant proclamé l’indépendance de la Catalogne.
Quelques heures auparavant, à Madrid, le Sénat espagnol donnait son feu vert au premier ministre Mariano Rajoy pour la mise sous tutelle de la Catalogne.
Dans la foulée de cette proclamation, l’Union Européenne et les Etats-Unis apportaient leur soutien à Madrid. Seuls la petite enclave du Kosovo et le Venezuela de Maduro reconnaissaient le nouvel Etat annoncé comme une « république démocratique et sociale ».
Nul ne sait, pour le moment, comment évoluera la situation de la Catalogne. Isolée et aussi divisée, la province qui en est à sa troisième proclamation après celle de 1641 et celle de 1936 écrasée par Franco, sera désormais soumise au dictat de Madrid qui doit récupérer l’ensemble des prérogatives de la Généralité.
En effet, l’Europe qui redoute un effet domino vers d’autres mouvements séparatistes comme la Lombardie et la Vénétie en Italie, l’Ecosse en grande Bretagne ou la Flandre en Belgique est politiquement ébranlée par la décision des Catalans.
Comment apporter son soutien à Madrid sans renier le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ? Comment, surtout, assumer la reprise en main du gouvernement Rajoy dont les méthodes musclées éprouvées le 1er octobre lors du référendum ayant conduit à l’indépendance peuvent susciter émotion voire indignation dans le Vieux continent ?
En Algérie, ce dossier qui a été jusque là traité par une information à minima rencontre un silence gêné. Plusieurs heures après l’annonce du parlement catalan, l’agence de presse officielle APS est restée muette.
Akli Rahmoune.