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Fatma Zohra Zerouati sur les traces d’Ahmed Ouyahia : Bêtises et ignorances

S’il faut une autre preuve sur la piteuse gouvernance algérienne, incarnée par Ahmed Ouyahia, Fatma Zohra Zerouati, la ministre de l’environnement et des énergies renouvelables nous l’expose à profusion.

Lors de l’ouverture du 2ème Salon international de la récupération et de la valorisation des déchets (Revade) qui s’est tenu du 09 au 12 octobre aux Pins Maritimes à Alger, elle lance devant des journalistes stupéfaits « notre engagement pour la relance du projet d’exploitation du gaz de schiste est clair et total ». Il n’y a aucun risque, le ministère « contrôle, accompagne et suit de près l’ensemble des projets ». « Qui sont ces experts » qui disent qu’il y a des risques sur l’environnement. Ils veulent exploiter ce dossier « pour jeter le citoyens dans les confusions techniques et créer des problèmes », a-t-elle ajouté, très remontée.

Dans la dépêche de l’APS qui répercute le compte rendu du passage de Fatma Zohra Zerouati au Revade on peut lire un autre chef d’œuvre de la ministre apparentée au Taj d’Amar Ghoul : « Comment peut-on penser qu’un pays qui offre l’accès gratuit à l’éducation et à la santé et assure autant de transferts sociaux puisse mettre la vie des gens en danger? ».

Précisions tout de même que ce passage est exactement le même qu’avait attribué l’Agence publique à l’ex-ministre de l’Environnement Dalila Boudjemaa quand elle défendait, elle aussi l’option gaz de schiste en 2014. Connaissant les mœurs de l’APS, il se pourrait, évidement, que le rédacteur s’est permis des digressions, pour insérer cette rengaine, dans l’un et l’autre des cas.

Mais, il est clair qu’avec de telles déclarations et surtout d’un tel niveau, le citoyen lambda a de quoi désespérer. On ne se contente plus du « Maaza oua llaou taret, c’est une chèvre même si elle vole avec des ailes » dans des débats généraux mais des ministres sortis de nulle part et affectés à des secteurs qui requièrent une haute technicité viennent tout simplement apostropher des experts, des scientifiques, et des prix Nobel pour les inviter, toute honte bue, à refaire leurs classes. Ouyahia a commencé avec les économistes, manifestement il a ouvert la voix à tous les autres nuls.

Voila une dame sortie de l’anonymat après être recalée sur la liste Taj aux législatives et, dont les faits d’arme « scientifiques » ou autres se réduisent à « présentatrice à l’ENTV avant d’être nommée, en 2002, à la tête de la Fédération nationale de la protection de l’environnement (Fnpe). Une association réduite à l’adresse email de sa présidente en plus d’une adresse virtuelle « 13, Bloc Diar Naama, Rue n° 6 El Biar, en réponse à une sollicitation via google».

Plus sérieusement et sur la partie scientifique, on reste sans voix. Par contre, pour avoir été un cadre du ministère de l’environnement jusqu’au mois de janvier 2017 et toujours en contact avec les quelques cadres épargnés par les purges effectuées successivement par Amara Benyounes et Dalila Boudjemaa , la structure dévolue à Fatma Zohra Zerouati, ne dispose ni de moyens , ni de cadres expérimentés pour exercer un « contrôle », « un accompagnement » ou un « suivi » sur une telle problématique.

Depuis 2005, quatre sites importants contaminés par l’amiante dont (Gué de Constantine, Bordj Bou Arreridj, Mascara(Zehana)) et pour lesquels des avis d’appels d’offre internationaux ont été lancés pour leur désamiantage ne trouvent pas preneurs. A l’instabilité institutionnelle s’ajoute la saignée des cadres.

Ouamar Saoudi,
Député du RCD

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