Un incendie s’est déclaré dans la nuit du jeudi à vendredi vers une heure du matin à l’intérieur de l’usine Cevital de Bejaia. Il a endommagé le silo de sucre d’une capacité de quarante cinq mille tonnes.
Il est encore trop tôt pour donner avec précision l’origine de ce sinistre qui intervient dans un climat de vive tension opposant Cevital au directeur du port de Béjaia, Djelloul Achour. Depuis plusieurs mois, ce dernier interdit, au mépris des lois et règlements, tout débarquement des équipements destinés à augmenter les capacités de production de Cevital par la réalisation d’une unité de trituration de graines oléagineuses.
Pour rappel, les travailleurs de cette unité ont manifesté à de nombreuses reprises dans la ville de Bejaia pour dénoncer les abus de ce responsable qui se vante de disposer du soutien du cercle présidentiel.
Par ailleurs, un comité de soutien composé de membres de la société civile, d’élus et d’opérateurs économiques locaux intervient régulièrement dans les médias pour pointer du doigt les dysfonctionnements et dépassements de l’entreprise portuaire qui menace de paralysie le poumon économique de la région. Récemment, ce comité a produit un document stigmatisant la partialité de l’administration restée silencieuse devant les blocages dont est victime Cevital alors que le groupe Kouninef, proche du clan présidentiel, construit en plein coeur du port de Djendjen une unité de graines oléagineuses de même nature que celle dont le directeur du port de Bejaia refuse de décharger les équipements.
Le premier ministre interpelé sur ce dossier particulièrement embarrassant à l’assemblée nationale par plusieurs députés s’est interdit tout commentaire.
Reste à connaître les incidences de cet incendie sur la production et la commercialisation et donc la disponibilité d’un produit de première nécessité dans une période où une inflation galopante perturbe un marché dominé par les circuits informels grevant ainsi le quotidien déjà précaire de dizaines voire de centaines de milliers de familles.
Akli Rahmoune