Le ministère des transports s’est rendu coupable de discrimination à l’endroit de Cevital et de favoritisme à l’endroit de Kouninef et de SIPACO sur l’investissement dans des projets de trituration de graines oléagineuses. C’est le résultat auquel est parvenu le Comite citoyen de soutien aux travailleurs de Cevital et aux investissements économiques dans la wilaya de Bejaia.
En effet, dans un document intitulé « L’insupportable apartheid économique », les animateurs de ce comité ont mis en évidence le traitement partial du gouvernement à l’encontre de certaines entreprises privées algériennes. Le favoritisme du ministère des transports à l’endroit des deux groupes Kouninef et de SIPACO pour leur implantation à l’intérieur même du port de Djendjen dans la wilaya de Jijel contraste avec le blocage d’un projet similaire et plus ancien du groupe Cevital dont la société a reçu un agrément de l’Agence nationale de développement et d’investissement pour la mise en place de cette unité dans la wilaya de Bejaia.
Depuis 2015, des concessions ont été attribuées par le ministère des Transports à ces deux opérateurs dans le domaine de l’agroalimentaire. Le premier responsable du port de Djendjen, M Aderzzak SALLAMI, PDG du port de Djendjen, affirme dans l’édition n° 11 de « djendjen info » que les deux projets de triturations de graines oléagineuses, qui seront réalisés à l’intérieur du port, vont répondre aux besoins nationaux et internationaux de l’Algérie.
Les deux groupes Kouninef, représenté par sa filiale NUTRIS, et SIPACO ont bénéficié chacun d’une superficie de 8ha à l’intérieur du port de Djendjen. Deux unités de stockage sous forme de terminal céréalier, sur une superficie de 8,5 hectares, sont également dédiées à ces deux usines de triturations
Au total, la superficie réservée par le port de Djendjen aux deux projets de trituration est de 24,5Ha (16ha+8,5ha), alors que le groupe Cevital continue d’affronter des blocages de toutes sortes, notamment dans l’accostage et le débarquement des navires transportant ses équipements, pour l’implantation de son usine de trituration de graines oléagineuses en dehors du port de Bejaia sur un terrain acheté chez un privé au prix fort.
Instrumentalisé, Djelloul Achour PDG du port de Bejaia se justifiait en juillet dernier dans une déclaration à l’APS en arguant que des dispositions gouvernementales datant de 2009 prônent une « interdiction de mise en place d’unités de transformation à l’intérieur des ports ». Comme quoi les ports de Bejaia et Djendjen ne sont pas régis par les mêmes dispositions du gouvernement.
Nihad Merzouk