- Advertisement -

Université d’été du FCE : Ouyahia lance sa campagne

Ouyahia s’est affiché avec grande pompe à la troisième édition de l’université du FCE organisée, du 18 au 20 octobre 2017, sous le thème : « L’entreprise, c’est maintenant », au Palais des expositions (Pins Maritimes, Alger). En effet, c’est la première fois que cette rencontre accueille un premier ministre en exercice.  Pour l’occasion, Ahmed Ouyahia débarque avec une armada de dix ministres; Abdelouahid Temmar (Habitat), Mohamed Benmeradi (Commerce), Abderrahmane Raouya (Finances), Abdelkader Bouasgui (Agriculture), Houda-Imane Feraoun (PTTN), Mourad Zemali (Travail), Abdelghani Zalene (ministre des travaux publics et des transports), El Hadi Ould Ali, (jeunesses et sports), Youcef Yousfi (Industrie et mines), Abdelkader Messahel (MAE). Passe sur l’étrange présence du ministre des affaires étrangères ; l’exposition du ministre des finances dans ce cénacle ne manque pas de surprendre. Ce dernier a prétexté un calendrier chargé pour éviter son audition par la commission des finances de l’APN, préférant privilégier une activité somme toute protocolaire pour lui.

Beaucoup d’autres anciens ministres à l’image de Hamid Grine, Amara Benyounes, Bouguera Soltani, Djaaboub, Ferroukhi, Boudiaf… ont également été du rendez-vous. Tous se positionnent pour une candidature d’Ouayhia que les gorges profondes du RND donnent comme actée. Cette sélection mérite une étude plus approfondi pour une meilleure appréciation des rapports de force. Relevons à titre d’exemple l’absence notable d’Amar Ghoul dont Hadad avait pourtant aspiré l’essentiel des projets quand il était aux travaux publics.

Sur l’ordre du jour, il y a un décalage flagrant entre le thème annoncé par les organisateurs « l’entreprise c’est maintenant » (le changement c’est maintenant était le slogan de François Hollande lors de sa compagne présidentielle de 2012) et les objectifs proclamés par le FCE sur son site internet : « Ce grand moment d’échanges et de débats est une réponse à l’appel de Son Excellence le Président de la République, Monsieur Abdelaziz BOUTEFLIKA, à associer les partenaires économiques au processus de prise de décision sur les questions en relation avec l’environnement des affaires. »

Sous d’autres cieux, les chefs d’entreprises organisent des débats pour peser sur les orientations et les aménagements institutionnels et économiques afin de favoriser la dynamique de développement. Il n’y a rien de tabou à inviter un ministre ou le premier d’entre eux pour inciter les patrons à s’inscrire dans les objectifs économiques de son gouvernement. Mais le reste des travaux est censé être consacré aux débats entre les acteurs économiques avec l’aide des experts sur la nature des réformes ou de décisions à encourager pour renforcer le rôle de l’entreprise, c’est-à-dire les préoccupations des adhérents de l’organisation patronale.

Manifestement, ce rendez vous, préparé par le patron du FCE, Ali Haddad, squatté par le premier ministre, Ahmed Ouyahia et le SG de l’UGTA, Sidi Said préfigure un agglomérat de clientèles devant booster l’image de l’ambitieux premier ministre. En effet, que peuvent valoir ou signifier les paroles d’experts, invités pour la circonstance, après la clôture de la première journée dominée un texte qui proclame que « L’UGTA et les organisations patronales ont accueilli avec fierté votre appel, (Bouteflika NDLR) lors du dernier Conseil des ministres, » …cela « renforce notre détermination à nous impliquer davantage dans la mise en œuvre de votre programme présidentiel pour la construction nationale. »

Bouteflika qui a longtemps utilisé les autres pour capter les électeurs est, depuis quelques semaines, entrain de servir d’appât.

Rabah Said

This website uses cookies to improve your experience. We'll assume you're ok with this, but you can opt-out if you wish. Accept Read More

%d bloggers like this: