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  ALGER ECHOUE A SAUVER MUGABE

Alger est bien seule dans l’entreprise désespérée de sauvegarde du vieux Mugabé. La fronde indirectement menée par l’armée contre le plus ancien chef de l’Etat en poste a pris une ampleur ce samedi qui rend désormais inévitable le départ, consenti ou obligé, du despote.

Des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue pour exiger l’éviction de celui qui se plaisait encore, il y a à peine quelques semaines,  à se considérer comme un totem dont nul ne peut remettre en cause le statut.

Aujourd’hui, il a fallu l’intervention de l’armée pour empêcher la foule d’envahir le palais présidentiel où sont toujours retranchés le chef de l’Etat et son épouse Grace.

Face à cette houle, les gesticulations de couloirs développées à l’Union Africaine par les diplomates algériens ces derniers jours pour enrayer l’inévitable chute du spectre de Hararé apparaissent vaines et décalées.

La présidence algérienne ne semble, en effet, pas vouloir ou pouvoir admettre que le  retournement de l’opinion zimbabwéenne, certes attisée par l’armée avec l’assentiment des grandes puissances continentales et internationales, est irréversible.

Pour l’instant, l’opération de sauvetage du dictateur à laquelle s’accroche Alger apparaît comme une aventure bien solitaire, dérisoire  et, pour tout dire, un peu irréelle.

En plus d’une régression économique qui a mené à une famine quasi générale, la first lady, Grace Mugabé, affublée du surnom de Dis Grace ( Honte ) ou Gucci Grace, en référence à ses scandaleux penchants dépensiers, fédère la grande majorité de la population contre le régime.  D’autant que celle qui se couvre d’or et de diamants pendant que le peuple meurt de faim n’a pas caché son ambition de succéder à son vieil époux, de 41 ans son ainé.

Ce revers algérien n’est pas seulement un échec diplomatique, il dévoile une déconnection complète de la nouvelle réalité géopolitique et renvoie à une vision nostalgique d’un tiers-mondisme culpabilisateur qui a permis à tant de tyrans de saigner impunément leur peuple au nom de la non-ingérence.

Akli rahmoune.

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