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ARABIE SAOUDITE – ALGERIE : destins croisés

Le royaume saoudien entame une révolution de palais sans précédent. Une douzaine de princes sont arrêtés et des ministres sont « démissionnés » voire, pour certains d’entre eux, interpellés pour corruption. Ce séisme engagé par le prince héritier Mohammed Ben Salmane qui concentre de plus en plus de pouvoir entre ses  mains fut précédé par des mesures d’ouverture sociétale assez audacieuses pour l’un des pays les plus hermétiques de la planète. Il en est ainsi de la possibilité de se présenter au élections locales ou l’autorisation de conduire pour les femmes. Mieux, pour la première fois de son histoire, le pays soumet son budget à des règles prévisionnelles jusque là inconnues.

Nul ne peut dire comment va se terminer et, surtout, ce sur quoi va déboucher ce mouvement dont l’auteur assure qu’il vise à moderniser le royaume qui doit se préparer à l’après pétrole ajoutant qu’il est temps de se mobiliser pour « la promotion d’une religion de modération et de tolérance qui assume le dialogue inter-religieux. » C’est dans le pays où fut incubé avant d’être semé dans le monde le wahabisme que tout cela se passe. Et dans un laps de temps très court. Prudent et toujours du côté du manche le conseil des Oulémas a salué « des mesures anti corruption qui vont permettre de vaincre le terrorisme ».

Au même moment le pendulaire Ouyahia, désormais calé sur le mode conservateur, assure la  promotion des banques islamiques et veut intégrer  dans les circuits officiels l’économie informelle propre aux monarchies féodales. La baie d’Alger est défigurée par une mosquée décrite par les hommes du métier comme une horreur architecturale qui a asséché le trésor public et dont personne n’ose avouer les coûts de l’entretien. Dans le même temps, les jeunes filles aux bras dénudés sont interdites d’accès aux tribunaux  et la police des mœurs sévit contre toute conduite ou propos citoyens non calibrés par les normes salafistes.

Une fois de plus l’Algérie reprend le contre-pied de la trajectoire saoudienne mais cette fois c’est elle qui assure l’arrière garde. Abane n’a pas fini de se retourner dans sa tombe.

Rabah Ait Lounis

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