Houda Feraoun ministre des postes est donc bien à l’origine du blocage du journal électronique TSA. En effet, depuis maintenant un mois, le site est inaccessible et comme pour le blocage de Cevital, le bougonnant premier ministre a longtemps gardé le silence avant de se résoudre à expliquer que pour lever l’incident, il suffisait « que TSA s’adresse à son prestataire de service ». Élémentaire mon cher Watson.
Pourquoi un premier ministre si bavard sur tout ce qui peut concerner ses prérogatives esquive-t-il aussi vulgairement un abus si manifeste ? Le réponse est simple. Ouyahia est programmé pour éructer, polémiquer, invectiver tant qu’il ne s’agit pas d’irriter le clan présidentiel. Au delà, son logiciel est sujet à bugs. Et sur le cas TSA comme celui de CEVITAL ( une délégation se déplace aujourd’hui au palais du gouvernement pour lui rappeler le scandale du port de Bejaia ), il est bien placé pour savoir que l’initiative vient d’une ministre désormais liée à la famille royale puisque cette dernière partage la vie de l’un des frères du chef de l’Etat. Dans le code de la Cour, l’appartenance à la dynastie régnante est le seul vrai statut qu’il faut savoir ne jamais importuner. Et sur ce registre le conditionnement d’Ouyahia est pavlovien.
Dans son édition du 7 juillet 2017, Ameslay avait, le premier, révélé comment la petite Houda Feraoun, fille d’un ancien officier et diplômée d’une école française, s’était signalée par un acte éminemment politique quand elle avait pris la décision d’arabiser l’administration postale sans même informer le premier ministre de l’époque Tebboune ; lequel avait accusé le coup tout en prenant soin de ne pas rappeler à l’ordre sa fougueuse ministre ; cette délicatesse n’avait pas, pour autant, suffi à lui éviter un humiliant limogeage.
Où s’arrêtera la mise sur orbite de l’ambitieuse et royale belle-sœur ? Bientôt première ministre ?
Akli Rahmoune.