Le « Misérable » Victor Hugo était un friand supporteur de la colonisation française de l’Algérie. Cela ne l’a pas empêché de recevoir le prix Nobel par l’Institution suédoise qui, à l’époque, se mariait parfaitement d’avec la mission civilisatrice des empires européens sur le continent africain.
Il n’empêche que ce barbu avant l’heure a produit des œuvres on ne peut plus enchanteresses. En hommage à sa fille disparue dans des circonstances hitchcockiennes, il a écrit le mémorable poème « Demain dès l’aube ». Une suite de rimes dans lesquelles il promettait à sa descendance de déposer des fleurs et des baisers sur sa tombe.
Demain dès l’aube pour nous sera la dernière journée de la campagne électorale. Il aurait été révolutionnaire d’aller à notre tour déposer des fleurs sur la tombe du moribond FLN condamné par feu Boudiaf au musée mais qui continue à sévir et à se servir.
Contrastant avec la naïveté de ceux qui iront le 23 de ce mois glisser leur enveloppe, un vieux militant de la cause nationale, donc du FLN du temps où il était Front de libération avant de devenir Front d’hibernation, est prêt à parier sa retraite d’ancien Moudjahid si l’actuel FLN ne venait pas à gagner ces élections.
Mince alors ! Donc pourquoi aller aux urnes ? Doit-on recommander à nos enfants de s’absenter ? Non. Car la roue tourne (Errouda tdour), il faut y croire, combien de temps a-t-il fallu à l’humanité pour croire à la sentence d’un certain pensant qui, au pied de l’échafaud, avant de périr a maintenu mordicus : « Et pourtant elle tourne ! ».
M. KASSI