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ZIMBABWE : Mugabe a démissionné

Mugabé, en poste depuis 37 ans, été contraint à démissionner ce mardi 21 novembre. Aussitôt la lettre de démission lue sous les applaudissements par le président du parlement, un concert de klaxons a salué  l’information dans les rue de Hararé.

L’armée qui avait pris position dans les principaux points stratégiques de la capitale il y a une semaine a évité de procéder à un renversement direct de Mugabé. Elle a attendu le relais d’un puissant mouvement de rue qu’elle su susciter avant de le voir ( faire ) relayer dans un second temps par la puissante organisation des anciens combattants et, enfin, le parlement qui a prononcé la destitution aujourd’hui.
Pendant trois jours, le vieux tyran avait tenté de faire de la résistance en attendant probablement une réaction internationale contre « un coup d’Etat militaire ». Le calcul n’a pas marché.
En dehors des vaines manœuvres en coulisse entreprises par l’Algérie à l’Union Africaine pour arrêter une déchéance inéluctable, peu de pays se sont précipités au chevet de l’un des plus vieux et plus ancien dirigeant au monde; l’armée ayant, on l’a vu, géré la situation par rue, parti et institutions interposés.
C’est peu dire que les comparaisons du cas Mugabé avec celui de Bouteflika qui inspirent les notes adressées par les ambassades accréditées à Alger à leur gouvernement inquiètent les courtisans du chef de l’Etat algérien. Outre la frappante analogie des situations, la chute de Mugabé apparaît comme une défaite de la diplomatie de Bouteflika qui voit son alter ego quitter le pouvoir par la petite porte malgré la fronde africaine qu’il a essayé de soulever.
La suite des événements au Zimbabwé n’est, cependant, pas facile à envisager puisque selon la constitution, c’est le vice-président qui doit assurer l’intérim en attendant les élections. Or le vice-président Emmerson Mnagagwa, dit le Crocodile pour les actions peu orthodoxes dont il s’est rendu coupable dans le passé, a été limogé par Mugabé il y a deux semaines. Plus grave, le second vice-président a, lui, été exclu du parti quelques jours plus tard car il était connu pour être l’homme de paille de la redoutable et très controversée Grace Mugabé, épouse du dictateur qui s’apprêtait à prendre le pouvoir à la suite de son mari.
De son côté, l’opposant de toujours, Morgan Tsvangerai, réfugié en Afrique du Sud, est rentré pour participer au mouvement populaire qui a emporté l’autocrate de Hararé. Très populaire, il est cependant peu appuyé dans les appareils d’Etat puissamment contrôlés par les hommes du système en place depuis une quarantaine d’années.
Dans ces orages qui s’abattent sur les derniers autocrates, le secret espoir de Bouteflika est de voir à Hararé la situation dégénérer dans la confusion ou la violence pour dissuader les puissances étrangères de rester indifférentes ou, pire, d’encourager un processus d’évacuation semblable à celui qui a emporté son ami de toujours.

Akli Rahmoune.

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