Banderole « offensante » au roi saoudien : les excuses du gouvernement provoquent la colère
Les excuses présentées par le gouvernement à l’Arabie Saoudite suite à la banderole jugée offensante au Roi Salmane Ben Abdelaziz provoquent un tollé sur les réseaux sociaux. Des internautes dénoncent la réaction du premier ministre, Ahmed Ouyahia, qui, selon l’ambassadeur de l’Arabie saoudite en Algérie, Sami Alsaleh, aurait qualifie l’action des supporters de l’ASM Ain M’lila qui ont déployé une banderole géante dans laquelle ils ont présenté un homme à deux face, l’une de Donald Trump et l’autre du Roi Salmane Ben Abdelaziz, « d’actes irresponsables ».
C’était lors de sa rencontre, mardi dernier, avec le président de l’Assemblée consultative saoudienne. « Le Premier ministre algérien a déclaré (…) que les dirigeants, le gouvernement et le peuple algériens s’excusaient pour les actes irresponsables dans un stade, qui ne reflètent pas l’opinion du peuple algérien », écrit l’ambassadeur saoudien sur sa page Twitter.
L’annonce de ces excuses qui ne sont pas confirmées par les services du premier ministère a donné suite à une vive réaction des internautes qui ont dénoncé la position du gouvernement. Outre les excuses du premier ministre, le ministre de la justice, Tayeb Louh annonce aussi l’ouverture d’une enquête judiciaire sur cette affaire.
« Le procureur de la République (…) a ordonné l’ouverture d’une enquête sur l’incident de la banderole portant atteinte au souverain saoudien », affirme le garde des sceaux. Selon lui, les résultats préliminaires ont fait ressortir qu’il s’agissait d’un « acte individuel et isolé ». De son côté, la Ligue algérienne de football professionnel (LFP) a ouvert sa propre enquête.
Cette affaire, rappelons-le, remonte au 15 mars dernier. Lors d’un match du championnat algérien de deuxième division, des supporteurs du club d’Ain M’lila ont déployé une immense banderole affichant un portrait mêlant les visages du roi Salmane et du président américain Donald Trump, au côté de l’image de la mosquée Al-Aqsa, avec le slogan: « les deux faces d’une même pièce ».
C’était une manière pour ces supporters de dénoncer le roi d’Arabie Saoudite qui est, pour eux, un pays allié des Etats-Unis et qui soutient la décision de Donald Trump de reconnaître unilatéralement Jérusalem comme capitale d’Israël.
Massinissa Ikhlef