L’instance de l’enseignement de la faculté des sciences politiques et relations internationales de l’université Alger 3 qualifie « de crime » l’interdiction d’une conférence du sociologue, Nacer Djabi. « L’interdiction de votre conférence n’a aucun rapport avec la déontologie tout court, sans parler de la rechercher scientifique. Nous vous demandons pardon pour ce comportement incorrect », écrit cette instance dans une lettre envoyée, aujourd’hui, au sociologue.
L’instance évoque « une grave violation de la liberté académique » qu’il faut désormais défendre. « Ce que vous avez subi est une humiliation pour nous aussi », ajoutent l’instance. Comme nous l’avons annoncé jeudi dernier, le directeur de l’université Alger 3 a ordonné l’annulation d’une conférence sur les élections que devait donner Nacer Djabi « au motif qu’il est un opposant au régime ». Dans une lettre ouverte à l’opinion publique, publiée aujourd’hui dans la presse, le sociologue dénonce.
« Cette violation criante des libertés académiques n’est pas la premières du genre dans cette université. En juin dernier, l’administration avait déjà abusé de son pouvoir contre une doctorante, en refusant de lui remettre son diplôme de doctorat, et en exigeant d’elle de censurer son texte, sous des prétextes sécuritaires et politiques inventés. Ce même abus de pouvoir a également visé des enseignants, victimes d’une agression menée par des étudiants au sein même de l’enceinte universitaire dans laquelle ma conférence a été interdite », déplore-t-il.
Et d’ajouter : « ces agissements, de plus en plus graves, font partie d’une politique nationale ciblant les libertés académiques, le citoyen et l’universitaire sont en droit de le savoir pour préparer la défense de ce qui reste de la réputation de l’université algérienne ».
Massinissa Ikhlef