Emanuel Macron fera une escale, mercredi, à Alger. Il arrivera en fin de matinée avant de s’envoler pour le Qatar à 22 heures le même jour. Cette visite qui n’est pas une visite d’Etat comme se plaisent à le souligner les services de la présidence française (Elysée) est la première du genre d’un président français. Généralement les présidents de la république française sont reçus (en grande pompe) dans le cadre de visites d’Etat de Giscard D’estain, à Hollande en passant par Mitterrand, Chirac ou Sarkozy. Dans sa communication, la présidence française précise qu’une « visite d’Etat pourra avoir lieu ultérieurement » et que lors de cette halte Macron s’adressera en particulier à la jeunesse algérienne.
Du coté algérien c’est le silence radio sur les visées de cette visite. L’éditorial d’El Moudjahid qui ne pouvait passer sous silence l’événement écrit « Pour minimiser sa portée [visite de Macron], certains n’ont pas manqué de spéculer déjà sur le fait que cette visite soit limitée à une seule journée. Or elle intervient, faut-il le rappeler, dans le sillage de la signature de plusieurs accords de coopération économique… Au lendemain de la visite du président Macron à Alger, notre Premier ministre, M. Ouyahia, fera le déplacement à Paris, pour coprésider, avec son homologue français, la réunion du Comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN). »
Ainsi en dehors du volet économique (déjà pris en charge), le journal gouvernemental reconnait que l’initiative de cette escale est exclusivement française. Elle l’est dans le timing et dans les objectifs.
Tout porte à croire que le président français n’est ni enclin à conforter le statu quo d’Alger ni à faire des déclarations pour plaire. On se souvient d’un François Hollande tout excité à souligner que « le président algérien pète la forme » (alacrité) et de ses divagations sur Messali Hadj lors de son déplacement à Tlemcen, probablement à la suite de discussions avec son conseiller Benjamin Stora dont la sympathie à l’ex président de l’Etoile nord africaine est de l’ordre du public.
Au final, cette escale permet au président français de mettre fin à son « zappage » inexpliqué d’Alger. Mais tout indique que la nature et le contenu de ce passage est du seul ressort du président français. En attendant la nature de son discours à la jeunesse, il est conseillé aux automobilistes d’éviter les déplacements dans l’agglomération algéroise sous peine de passer plus de temps dans les embouteillages.
Rabah Said