Répression d’une marche des étudiants à Bouira : la police ignore le sens d’un mandat du député
Les responsables de la police dans la wilaya de Bouira ignorent visiblement le sens d’un mandat d’un député. Gêné par l’intervention au niveau du commissariat, où sont retenus des manifestants pour la promotion de la langue amazighe interpelés dans la matinée d’aujourd’hui, du député du RCD, Atmane Mazouz, le chef de la police a eu une réaction étrange.
« Le responsable de la police me reprochait d’avoir intervenu à Bouira alors que je suis de Bejaia. Il a même instruit son subalterne d’informer les autorités supérieures en croyant avoir à faire à « des députés maison » du FLN et du RND », écrit Atmane Mazouz sur page Facebook.
Et d’ajouter : « Je tiens à rappeler au chef de sûreté qui ignore ce qu’est la loi qu’il est fini le temps où des rapports de la police politique peuvent fléchir les positions des militants ou intimider un député du RCD ». Ce matin, plusieurs dizaines d’étudiants et citoyens ont tenté d’organiser une nouvelle marche dans la ville de Bouira pour exiger « la réouverture de l’université Akli Mohand Oulhadj et la promotion de la langue amazighe ».
Mais, la marche a été réprimée par de nombreux policiers qui les attendaient au niveau de la gare routière de Bouira. Plusieurs manifestants ont été interpelés et conduits manu militari aux commissariats. D’autres manifestants ont réussi à s’échapper pour aller fermer, pour quelques minutes, l’autoroute Est-Ouest avant d’être dispersés par les forces de la gendarmerie.
Les personnes interpellées sont retenus jusqu’à une heure tardives de la journée à l’intérieur des commissariats. « A 18h00, de nombreux jeunes sont encore au niveau du commissariat. Et les habitants de Lasnam et d’El Adjiba ont fermé l’autoroute dans l’après-midi pour exiger leur libération », affirment des témoins sur place.
La ville du Bouira a été le théâtre, à la fin de la semaine dernière, de violentes émeutes provoquée, dans un premier temps, par les forces de la police qui ont empêché une marche des étudiants. Le lendemain des incidents ont éclaté à l’intérieur de l’université entre étudiants. La situation ne s’est pas calmée, puisque mercredi, de nouvelles émeutes ont éclaté dans la ville, comme nous l’avons rapporté précédemment.
Massinissa Ikhlef