Au tout début des années 1980, un de mes profs, traitant de la NEP (Nouvelle Economie Planifiée, chère à Karl Marx), nous expliquait comment cette doctrine pouvait sauver l’Algérie. Après plus d’une heure d’argumentation et certainement à cours, il balaie du regard les étudiants de l’Amphi Ben Bâatouche et lance sur un temps clérical : « je vous jure que le Marxisme, c’est merveilleux ». Rien de plus absurde pour faire douter des étudiants déjà réputés à l’époque fort récalcitrants envers presque tout.
Autre temps, autre décors, lors de la conférence tenue au siège du FLN, le présumé Docteur (a-t-il présenté à quiconque son diplôme ?), Djamel Ould Abbas, afin de convaincre l’assistance lance un « je vous jure que Saïd Bouteflika n’a pas l’ambition de remplacer son frère Abdelaziz ».
C’est grave. Très grave. D’abord cela veut dire qu’il suffit à Monsieur Saïd d’avoir « l’ambition » non pas de se présenter mais de s’imposer pour diriger le pays de la façon la plus saoudienne qui soit, ensuite que 18 mois avant la présidentielle la décision a déjà été prise : soit garder le même et recommencer, soit sortir le lièvre du chapeau dont le régime à le secret feutré.
Cheikh Djamel ira jusqu’à supplier, larmoyant, comme dans une déclaration d’amour à son désormais ex-collègue avant l’heure, « S’il vous plaît, laissez Saïd tranquille ».
Ô le pauvre malheureux, harcelé et martyrisé ! Par le tutoiement « Saïd », cela signifie qu’il a du garder les vaches avec lui. A moins que ce n’étaient que des bourricots engrossés et peinturlurés en noir et blanc comme ces bovins de Hollande. Pardon, peinturlurés en vert…
M. Kassi