Cette folklorisation outrancière de Yennayer commence franchement à taper sur le système. Système nerveux s’entend et non pas ce système qui orchestre cette parodie de liesse populaire où tous sont devenus Amazighs même le Ministre des Affaires religieuses qui va jusqu’à demander aux Imams (extrême acte de générosité), d’expliciter aux fidèles le Coran dans la langue de Massinissa.
Nos grand-mères le font depuis des siècles ya Sid El Wazir.
Dans toute décision prise par le pouvoir, pour une raison ou pour une autre, ses agents satellitaires s’empressent à faire dans l’excès de zèle. Par exemple, des rues barrées pour la fête, orchestres, des petites filles tenues jeudi à s’habiller en robe kabyle (même si c’est joli à voir, cela nous rappelle quand Ben Bella et Boumediène nous faisaient sortir des classes d’école pour les applaudir), des banderoles souhaitant asseggas ameggaz et tutti quanti.
D’abord, ces excessifs du zèle et autres annonceurs reconvertis depuis à peine une semaine, doivent savoir que Asseggas Ameggaz veut dire « Nouvel an » et non pas bonne année. Imaginez que vous rencontriez un ami et lui faisant la bise, vous lui déclarez : « Nouvel an mon cher ami ! ». Alors zèle pour zèle dites plutôt « Asseggas amerbouh » ou un autre qualificatif au lieu de répéter bêtement cette phrase dont vous ne comprenez pas le sens sauf que vous l’exprimez parce que Fakhamatou a dit « c’est bon, vous pouvez y aller ».
En attendant, il paraît qu’une pétition circule pour appeler Mouloud Hamrouche à se présenter aux prochaines Présidentielles pour marquer la rupture. Après Ali Benflis, voici donc un second issu de ce même système qui veut « marquer la rupture ». Ce n’est pas seulement hilarant, on tombe carrément dans le complexe d’Oedipe.
Voici donc deux utérins qui veulent tuer leur père sans le remplacer auprès de la mère. Ce que n’avait pas prévu Sigmund Freud pour l’Algérie, c’est qu’on lui dise, on va tuer le père pour le remplacer et établir un ordre nouveau (et la mère alors ? votre matrice), ce qui est impossible en Science psychiatrique du comportement.
M. Kassi