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Mohcine Belabbas à TSA: On est dans la manœuvre politique

Dans un entretien paru sur le journal électronique TSA, le président du RCD remet au centre du débat les enjeux que soulève l’intervention du Chef de l’Etat sur la question de la privatisation ou de l’ouverture du capital des entreprises publiques. Il souligne, à juste titre, qu’une question aussi importante à été réintroduite par la bande sans aucun débat préalable. C’est d’ailleurs le cas pour de nombreuses questions qui touchent l’avenir du pays et du citoyen comme le recours à la planche à billets ou le gel de projets structurants appréhendé sous le seul angle d’indisponibilité de moyens financiers.

Abordant la réunion tripartite « Ouyahia-Heddad-Sidi Said), il dira « je ne conçois pas comment un Premier ministre va négocier dans le cadre d’une tripartite avec des partenaires sociaux sans avoir eu au préalable une discussion ou un échange avec le chef de l’Etat », ajoutant que « S’il y avait un dérapage lors de cette rencontre, le chef de l’Etat n’aurait pas attendu plus de quinze jours pour instruire son gouvernement de cette manière.

S’exprimant sur le fond de ce qui est appelé par la presse « un rappel à l’ordre » il dira « L’instant n’est pas anodin, nous sommes à une année de l’élection présidentielle. Comment peut-on expliquer sinon l’envoi de cette instruction. Il aurait pu réunir un conseil des ministres pour rappeler à l’ordre M. Ouyahia, en interne. Sauf qu’il a préféré envoyer une instruction qu’il a fait fuité dans la presse pour que l’opinion publique sache que c’est lui qui a pris ce genre de décision. Mais dans le même mouvement, il désigne Ouyahia comme celui qui veut « brader les entreprises publiques. On est dans la manœuvre politique. »

A la question de la journaliste sur le devenir des entreprises publiques, il dira que le plus important est de faire les choses dans la transparence et pour un objectif défini ou admis après un large débat. « Actuellement, nous sommes dans l’opacité la plus totale. Quelles sont les entreprises qui souffrent ? Dans quels secteurs ? Quelles sont les entreprises publiques qui sont performantes ? Qu’est-ce qu’elles rapportent à l’économie nationale ? Le plus important est de savoir quel apport technologique, y a-t-il un plan de formation, un plan social ? Notre programme aborde cette question avec sérieux, parce que c’est une question sérieuse.

Plusieurs sujets ont été abordés, ce qui a permis au président du RCD d’apporter des clarifications. Il dira à propos du vrai faux amendement sur Tamazight « L’avantage avec le RCD est qu’il a toujours travaillé dans la transparence. On a toujours refusé de faire dans la manipulation et la manœuvre. Nous ne sommes retrouvés à l’assemblée pour adopter une loi de finances qui consacrait l’austérité et l’augmentation des prix à tous les niveaux, en plus du recours au financement par la planche à billet qu’il ne fait jamais oublié. Donc la position de principe des acteurs de l’opposition était de voter contre le texte. Pour le RCD, il s’agit d’une position réfléchie et argumentée. Un parti a introduit cet amendement. Imaginez qu’il ait été adopté. Devait-on alors voter ou s’opposer à cette loi de finances antisociale qui devrait appauvrir un peu plus les citoyens algériens ? En plus, on savait pertinemment qu’avec la dernière révision constitutionnelle, le pouvoir n’avait pas le choix. Il est obligé d’envoyer une loi organique relative à la création de l’académie berbère au parlement. L’urgence était donc de pousser à l’avènement de cette loi organique qui définira l’usage de Tamazight dans tous les domaines de la vie sociale du pays. Les auteurs de cet amendement reconnaissent eux mêmes qu’il date de 2002 ; c’est retour en arrière de soutenir cette voie alors que l’heure est à l’officialisation effective de Tamazight.

Rabah Said

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