Samedi passé Alger a bien pris le surnom de « Cité interdite » avec la beauté en moins par rapport à sa jumelée chinoise d’un jour.
Déploiement monstrueux d’un dispositif sécuritaire qui a fait croire aux automobilistes de l’autoroute Est-Ouest, déjà crevassée à cause du travail bâclé des BTPH algéro-chinois, que notre capitale allait éminemment être envahie par une force étrangère ou carrément des extraterrestres.
A qui donc nos forces de l’ordre bloquaient la route avec autant d’armement et de détermination ? Les plus optimistes réfutant la thèse de l’invasion, ont pensé à un retour en force des Aârouch, à des Baltaga, à des délinquants exigeant du travail et des logements, à des citoyens de Hassi Messaoud et de Ouargla contestant l’injuste répartition des richesses nationales entre le nord et le sud…
Mais rien de tout cela. L’idée d’une manifestation d’anciens militaires, algériens bien sûr, (retraités, radiés ou invalides de guerre anti-terroriste), n’a effleuré personne. Et pour cause. Les jeunots de la Sécurité nationale qui ont empêché les manifestants d’entrer dans Alger, prêts à les matraquer, savaient-ils qu’au train où va notre « Etat de droit », viendra le jour où ils seront à la retraite et seront traités de la même manière que leurs ascendants par leurs descendants ?
Savaient-ils que ces manifestants étaient leurs paires et leurs pères avant-gardistes dans le même corps leur ayant permis d’occuper leurs postes actuels ? En fait de les remplacer tout simplement.
Bien sûr que non. Bien sûr que les ordres venaient d’en haut. Ce haut impénétrable et indentifiable qui est prêt et au garde-à-vous pour réprimer n’importe quelle voix rebelle et contestataire qui ne demande pas plus que ses droits.
Parions un (moi-même), pour 48 millions d’âmes algériennes que si demain nos valeureux Chouhada venaient à ressusciter et à vouloir manifester à Alger, qu’ils seront eux aussi réprimés dans le sang. Un sang dont ils se sont hélas vidés durant la Révolution. Mais que voulez-vous l’ordre viendrait certainement d’en haut encore et toujours…
M. Kassi