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Présidentielle 2019: Bouteflika accélère la cadence de la décantation

« j’ai l’honneur de vous faire part de l’instruction présidentielle qui subordonne désormais tout projet d’ouverture de capital ou de cession d’actifs de l’entreprise publique économique à l’accord, préalable, de monsieur le président de la république. » Telle serait donc la décision du chef de l’Etat selon le courrier envoyé au gouvernement par le secrétaire général de la présidence M.El Okbi Habba. Il est difficile de croire qu’un apparatchik de la trompe d’Ouyahia ait pris l’initiative, seul, pour réunir une tripartite au cours de laquelle une charte sur une privatisation au gré à gré avait été adopté mais… passons.

Il faut d’abord remarquer que le chef de l’Etat ne fait aucun distinguo sur le caractère stratégique ou la taille des entreprises visées par son aval préalable. Une telle attitude absolutiste est pour le moins inquiétante quand à la perception de l’état du tissu économique du pays ; le rappel à l’ordre se veut apparemment sans nuances. Cela confirme aussi que les gouvernements de Bouteflika ne sont que des faires valoir qu’il compose selon des objectifs politiques à atteindre au moyen d’équilibres conjoncturels et de signaux destinés à la consommation internes et à des engagements extérieurs. Tout le reste est de son ressort y compris les choix économiques les plus anodins.

On sait déjà que de nombreux secteurs échappent au soldat Ouyahia . A l’instar de la gestion du dossier de Tamazight, l’énergie, le commerce, l’industrie et les mines dont le responsable, Youcef Yousfi, vient d’être chargé de rendre public cette décision de véto sur toute privatisation, ne font pas parti du champ de compétence du secrétaire général du RND. Il semble bien qu’Ahmed Ouyahia est l’homme d’une feuille de route et non celui d’une situation comme se plaisait à le ressasser une presse privée qui a tourné le dos aux luttes politiques et sociales pour s’inscrire dans les bonnes grâces de l’agenda du pouvoir. Avec l’épisode de Yenayer, Bouteflika reprend d’importantes cartes du jeu. A quand la neutralisation d’Ouyahia pour 2019?

Rabah Said

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