Le ministre de l’habitat, Abdelwahid Temmar menace. Face à l’ampleur des retards dans la réalisation des différents programmes de logement, il se dit prêt à des mesures extrêmes, allant jusqu’à la résiliation des contrats avec les entreprises responsables de cette situation.
S’exprimant, jeudi dernier devant les députés à l’APN, le ministre annonce la tenue, aujourd’hui, d’une réunion avec les maitres d’ouvrage concernés par la réalisation des différentes formules de logement, particulièrement le Logement public locatif (LPL) « pour connaître les causes à l’origine des retards enregistrés dans la réalisation de certains projets ».
«A l’issue de cette rencontre, plusieurs décisions seront prises à l’encontre de ces entreprises allant de la résiliation des contrats et la mise en demeure à la relance de certains projets », menace le ministre. Les différents programmes de logements, rappelons-le, accusent un énorme retard et les souscripteurs s’impatientent.
En effet, l’AADL 2013, LPP et même le LPL accuse des retards inexpliqués. Cinq ans après leur lancement officiel, rare sont les programmes réceptionnés et livrés à leurs acheteurs. Où se situe le problème ? Selon le ministre, la formule LPL enregistre des retards de réalisation dans 18 wilayas.
Dans ce contexte, le ministre « fait état de plusieurs mesures prises par son département pour accélérer le rythme de réalisation et livrer les logements dans les plus brefs délais. « C’est là la priorité du ministère », indique-t-il. En plus du LPA, le ministère de l’habitat devra aussi donner des explications aux souscripteurs aux programmes de l’AADL, dont certains attendent depuis 2002.
Les personnes engagées dans ce programme en 2013, sont en revanche, dans le flou total, alors qu’ils ont déjà payé quelques tranches du prix du logement espéré. Selon le ministre, toutes les formules bénéficient du soutien de l’Etat à travers des aides directes, des abattements dans le foncier, des crédits à taux bonifiés ainsi que d’autres formes et voies de financement, a souligné le ministre, rappelant par la même occasion que la formule LPL est financée entièrement sur le trésor de l’Etat.
La formule LPL (sociale) a bénéficié depuis 1999 dans le cadre du programme du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, d’un budget de 43 milliards USD et a permis de loger 1.141.113 familles, précise le ministre. Quelque 396.168 familles devraient être logées, dans le cadre du programme tracé jusqu’à 2019, tandis que le nombre de demandes introduites au niveau des communes s’est élevé, jusqu’à 2015, à 330.000 demandes.
L’inscription à cette formule été fermée depuis 2015 pour alléger la pression sur le Trésor public et en raison des conditions financières que connaît le pays, a-t-il ajouté. Avec d’autres types de soutien à hauteur de 20 milliards de dollars et 3 milliards de dollars ont été alloués à la prise en charge des travaux d’aménagement, le montant global de soutien s’élève à 66 milliards de dollars. L’année 2018 a connu l’inscription de 120 000 unité au titre de l’AADL, 80 000 logement de type habitat rural, 70 000 unités de logement public aidé (LPA) et 278 structures publiques dans le cadre de la réalisation des cités intégrées.
Massinissa Ikhlef