L’hécatombe continue sur les routes en Algérie. Les accidents endeuillent des familles et causent des trous dans le trésor public. C’est ce qui ressort du dernier bilan donné par le centre national de prévention et de la sécurité routière.
En effet, sur 25 000 accidents, il a été enregistré 3 600 morts et 34 500 blessés pour l’année 2016. Ces chiffres, cependant, restent une moyenne valable pour les trois dernières années. Alors que l’autoroute Est/Ouest est l’axe routier qui enregistre le plus de catastrophes, la capitale, Alger, englobe, à elle seule selon des statistiques, 50 % de ces accidents qui surviennent les jeudis et dimanches soir.
Selon les constats de la gendarmerie nationale, l’élément humain est la cause principale et première dans ces sinistres. Le chauffeur est, en effet, déterminant dans quasiment tous ces désastres. Des jeunes mal ou pas du tout formés, des personnes âgées dont les capacités, déficience visuelle surtout, sont amoindries ou des personnes sous l’effet de l’alcool ou des psychotropes, provoquent des accidents dont on ne sort pas toujours vivant. Plusieurs citoyens pointent du doigt les auto-écoles dont la responsabilité n’est pas tout à fait écartée vu la qualité de la formation qui y est dispensée. Les circonstances de ces drames humains sont dues à la vitesse, aux dépassements dangereux et au non respect du code de la route en général.
Durant les deux dernières semaines, au niveau de la wilaya de Bouira, plus de 05 personnes (une mère et son fils, deux frères et un jeune …) ont perdu la vie. Ce dernier, a été retrouvé sur la route menant à Tikjda, écrasé par un véhicule dont le chauffard a pris la fuite. Ce sont les citoyens-résidents près de la route nationale qui, ayant entendu le choc, sont sortis et ont retrouvé le cadavre qui a été trainé sur plusieurs mètres.
En outre, le coût des accidents de la route s’élève à pas moins de 100 milliards de dinars par an, selon une étude de l’université de Batna à raison de 2,2 millions DA pour l’accident matériel (prise en charge des réparations) et de 11 millions DA pour une vie humaine (prise en charge des blessés …).
Par ailleurs, le montant du remboursement annuel par les assureurs est de 45 milliards DA par an. Que ce soit en matière de coût matériel ou celui des vies humaines, les accidents coutent cher aux familles et aux contribuables. Quant va s’arrêter le cataclysme et s’arrêtera-t-il ?
Slimane Chabane