Ziari : l’art d’exister politiquement par l’allégeance
Grand amateur de la gymnastique, l’homme hume toujours l’atmosphère politique du moment avant de se positionner.
Survivre par l’allégeance. Il y a des hommes politiques en Algérie qui, faute de s’imposer par des idées et des convictions, cherchent à exister autrement. Ils ne perdent jamais espoir. C’est leur unique qualité d’ailleurs. Même s’ils ne sont plus rappelés aux affaires, depuis des années, ils s’accrochent. Bon à rien aux yeux de leurs mentors, « ces ovni politiques » pensent pouvoir se rendre utiles…dans la « Chitta (brosse) ».
L’ancien président de l’Assemblée populaire nationale (APN) et ex-ministre, Abdelaziz Ziari, en est un parfaite exemple. Grand amateur de la gymnastique, l’homme hume toujours l’atmosphère politique du moment avant de se positionner. Pour maintenir son équilibre en cette période d’incertitude, Abdelaziz Ziari tâte tous les terrains.
Ainsi, il déclare, au même temps, sa préférence pour le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, toute en affirmant son « éternel allégeance » au chef de l’Etat. Sentant que ses récentes déclarations sur la prochaine présidentielle sont mal interprétées « en haut lieu », il se précipite pour apporter des clarifications.
«Je répète ce que j’ai déjà eu l’occasion de dire. Si le chef de l’État décide de se présenter pour un cinquième mandat, je le soutiendrai sans aucune réserve. Je l’ai toujours soutenu. Avant même qu’il ne devienne président de la République, je souhaitais qu’il le soit. Évidemment, la décision lui appartient », écrit-il dans un texte envoyé à TSA.
Le texte est tombé tel un cheveu sur la soupe, car personne, jusqu’à preuve de contraire, n’a commenté, du moins dans la presse, ses propos. Pis encore, sa dernière interview accordée au même média est passée inaperçue. Mais Abdelaziz Ziari semble avoir une autre logique. « À mon avis, s’il (Bouteflika) décide de se représenter, c’est qu’il estime que son état de santé lui permettra de continuer (à travailler). Je raisonne comme cela », lance-t-il.
Abdelaziz Ziari sait, peut-être, qui son geste pourrait lui valoir un retour sur la scène dans les prochains mois. Il fait alors une offre de service. D’autres clients du régime vont certainement suivre si le président Bouteflika décide de rempiler.
Massinissa Ikhlef