L’Algérie devra s’expliquer devant les instances onusiennes sur les questions des migrants subsahariens et le traitement qui leur a été réservé dans le pays. Accusée par les organisations nationales et internationales d’avoir maltraité cette catégorie de personnes en situation vulnérable, l’Algérie a été interrogée par le comité des Nations Unies pour les droits des Travailleurs Migrants. « Sa réponse sera examinée les 10 et 11 avril prochain », indique la fédération internationale des droits des l’Homme (FIDH).
Dans un communiqué rendu public, aujourd’hui, l’organisation regroupant les ligues des droits de l’homme de tous les pays du monde dénonce le traitement que les autorités algériennes continuent de réserver aux migrants subsahariens.
Selon la FIDH une vague d’arrestation massive de personnes migrantes a eu lieu, les 11 et 12 mars dernier à Alger. « Au total, selon les informations qui ont pu être obtenues, plus de 280 personnes ont été arrêtées, dont 12 enfants. Les organisations se trouvant sur le terrain confirment que les arrestations se sont déroulées de manière arbitraire, par des agents des forces de l’ordre en civil et en uniforme. Les arrestations ont été effectuées au faciès, sans qu’aucune procédure ne soit respectée », déplore l’organisation.
Selon la même source, les migrants arrêtés sont transportés par bus à la frontière avec le Mali ou le Niger où ils sont abandonnés « sans ressource, vulnérables à tout type d’abus, de violations, et de risque pour leur vie ».
« De nombreux témoignages font état de renvois forcés à la frontière non seulement nigérienne, mais également malienne, et ce en l’absence de tout accord de la part du Mali de réadmettre ces personnes », souligne la même source. Le Comité des nations unies sur les droits des travailleurs migrants, ajoute la même source, a demandé à l’Algérie de s’expliquer sur cette situation.
« Nous appelons les autorités algériennes à cesser immédiatement ces pratiques illégales non conformes aux conventions internationales ratifiées par l’Algérie. Nous interpellons en particulier le Comité des Nations Unies pour les droits des Travailleurs Migrants qui examinera les réponses de l’Algérie les 10 et 11 avril 2018. Nous appelons les mécanismes de l’Union Africaine, notamment la Commission africaine des droits de l’Homme et des Peuples, à agir », lit-on dans le communiqué de la FIDH.
Massinissa Ikhlef