Invité dans le cadre de la célébration du 38éme anniversaire du printemps amazigh au niveau de la maison de la culture Ali Zamoum de Bouira, l’enseignant universitaire Abderazak Dourari a animé une conférence sur le thème «les conséquences de l’officialisation de la langue amazighe».
Relevant que «ces conséquences seront déterminantes pour la réhabilitation de l’identité nationale amazighe après le massacre de l’école et de l’algérianité par l’idéologie arabo-islamique avec laquelle nous n’avions rien à voir», le directeur du CNPLET (Centre National Pédagogique et Linguistique pour l’Enseignement de Tamazight), sous prétexte qu’il s’agit d’une langue maternelle, s’est déclaré «toujours favorable au caractère facultatif de l’enseignement de la langue amazighe.»
S’agissant du caractère avec lequel tamazight doit être transcrite, le professeur Dourari penche pour «laisser les choses se faire en l’état actuel» en déclarant «que les gens écrivent comme ils veulent et/ou peuvent, non sans soutenir que les kabyles ont une tradition en latins, les Chawis aussi mais les Imuchagh préfèrent le Tifinagh et les Mozabites les caractères arabes. «De nombreuses langues dans le monde s’écrivent avec plusieurs caractères» a-t-il ajouté.
En réponse à des remarques pertinentes relatives à certaines réalités linguistiques, pendant les débats, Abderazak Dourari s’en est pris à Salem Chaker, grand berbérisant et premier docteur d’état en linguistique berbère. Il fera remarquer que Salem Chaker «a soutenu sa thèse de doctorant en FRANCE.» Par rapport au contenu de cette thèse, le conférencier déclare «Salem Chaker a tu certaines réalités linguistiques propres à la langue amazighe parce qu’il avait en face de lui un jury composé de sommités scientifiques qui pouvaient le disqualifier.»
Répondant à une question sur l’éventualité qu’il soit désigné à la tête de la future académie algérienne de langue amazighe, celui qui, en qualité de directeur du CNPLET, «au lieu d’aménager la langue amazighe, ce qui était une de ses missions, s’est contenté d’aménager ses bureaux et en est resté là» dixit un cadre du HCA, a eu cette réponse «pourquoi pas ?»
Slimane Chabane