Le HCA (Haut-Commissariat à l’Amazighité) a été créé par décret présidentiel le 27 mai 1995 par le Président Liamine Zeroual.
C’est suite au boycott de l’école pendant 08 mois durant l’année scolaire 94/95 en Kabylie par près d’un million d’élèves et d’étudiants que des négociations ont été entamées le 09 avril 1995 entre les représentants du MCB (Mouvement Culturel Berbère), des syndicats, des parents d’élèves et ceux de la présidence de l’Etat.
A l’issue de 08 rencontres marathon entre le 09 avril et le 28 mai, les deux parties (présidence et mouvements) sont tombées sur un accord prévoyant la constitutionnalisation de l’amazighité au cours de la prochaine révision constitutionnalisation, le caractère national de langue amazighe (langue de tous les Algériens) reconnue et déclaré officiellement par le présidant Zeroual ainsi que la création d’une instance avec pouvoirs et compétences exécutoires, autonomie de budget et placée auprès du Président de la République.
Cette institution, qui sera dénommée par la suite « HCA » (Haut-Commissariat à l’Amazighité), a pour missions officielles, telles que stipulées dans le décret présidentiel n° 95/47du 27 Mai 1995, entre autres la réhabilitation de l’amazighité, l’introduction de la langue amazighe dans les systèmes éducatifs et de communication.
Dès octobre de la même année, l’enseignement de tamazight sera lancé dans 16 wilayas et un journal télévisé en langue amazighe verra le jour au niveau de la télévision algérienne. D’autres actions suivront celles-là dont des colloques, des séminaires car il s’agira avant tout de théoriser sur tamazight, qui en avait un besoin urgent et ce en termes de langue, culture, identité, Histoire, civilisation.
Le HCA, qui avait en son sein trois structures : le CPSC (Comité Pédagogique Scientifique et Culturel), le CIC (Comité inter sectoriel de Coordination) et le CPOS (Conseil Plénier d’Orientation et de Suivi), a fonctionné ainsi pendant 03 ans, de 1995 à 1998. Le premier comité (le CPSC) comprenait des compétences ainsi que des représentants des différents mouvements pour un mandat de trois ans renouvelables une fois mais qui n’a jamais été renouvelé de sorte que le HCA se soit retrouvé sans cette structure depuis 1998. Le deuxième comité était composé des représentants de six ministères siégeant au HCA. Quant au conseil dit CPOS présidé par le Haut-Commissaire, c’est en son sein que se réunissait les deux comités cités plus haut. Ces trois structures, créées au sein du HCA, n’existent plus depuis 1998. Le HCA sera amoindrie encore plus à partir de 2004, après le décès du Haut-Commissaire de Mohand Ouyidir Ait Amrane le 31 octobre 2004. Depuis cette date, c’est le Secrétaire Général qui assure l’intérim du président et qui fait fonctionner l’institution tant bien que mal. Malgré ce handicap organique et fonctionnel, Le HCA a réalisé des actions, organisé des rencontres et tenu divers séminaires et colloques dans le cadre de ses missions et de ses attributions relatives à la réhabilitation de l’Amazighité.
Slimane Chabane