Liberté de la presse: L’Algérie dégringole à la 136ème place
Depuis les dernières élections présidentielles, la liberté de l’information en Algérie demeure fortement menacée, selon RSF.
L’Algérie ne cesse de dégringoler au classement mondial de la liberté de la presse. Après avoir laissé cinq places en 2017 en passant de la 129 ème position en 2016 à la 134ème, le pays recule en 2018. Il est classé à 136ème, selon le rapport de Reporters sans frontières (RSF), publié aujourd’hui.
Selon le document, en Afrique du Nord, l’Algérie ne devance que l’Egypte et la Libye. Elle arrive juste derrière le Maroc (135ème) et très loin derrière la Tunisie 97ème. « En Algérie, les lignes rouges sont nombreuses et le simple fait d’évoquer des sujets tels que la corruption ou la santé du président peuvent valoir aux journalistes leur lot de menaces, de cyber-harcèlement et d’interpellations. Les dérives des autorités algériennes ne se limitent pas aux pratiques répressives de la justice, mais englobent des pressions politico-économiques exercées sur les médias », précise l’ONG.
L’organisation évoque, dans la foulée, le cas du journal El Fedjr et sa directrice de publication, Hadda Hazem qui avait observé une grève de la faim pour protester contre la « mise à mort programmée » de son journal par les autorités. « Depuis octobre 2017, son quotidien n’a reçu aucune publicité institutionnelle, qui s’avère pourtant être l’une des principales sources de revenus des médias en Algérie », rappelle la même source.
RSF déplore aussi une dégradation de la situation depuis la dernière élection présidentielle. « Depuis les dernières élections présidentielles, la liberté de l’information en Algérie demeure fortement menacée. Les autorités continuent à verrouiller le paysage médiatique à travers l’étranglement financier des médias. Sous pressions économique et judiciaire, journalistes et médias peinent à remplir leur mission », lit-on dans le même document.
Toujours en matière de violation de la liberté de la presse en Algérie au cours de l’année 2017, RSF cite aussi le cas du blogueur Merzoug Touati à Béjaïa arrêté après avoir interviewé un diplomate étranger. Le rapport fait référence aussi au journaliste Saïd Chitour, arrêté en juin par la police sur des soupçons d’espionnage et de vente de documents classés secrets à des diplomates étrangers.
Massinissa Ikhlef