Depuis le 30 mars dernier, les palestiniens de Ghaza manifestent quotidiennement sur le territoire de leur enclave située à l’ouest de la Palestine. Ne dépassant pas la frontière avec Israël, les jeunes manifestants brûlent des pneus et lancent des pierres avec leurs frondes sur les soldats de l’armée d’occupation. C’est en commémorant la journée de la terre, coïncidant avec le 30 mars de chaque année et en proclamant leur «droit au retour», que les palestiniens de Ghaza ont entamé la mémoire de cette journée.
Alors que Viktor Liebermann, ministre israélien de la défense, avait averti au début des manifestations que les soldats de Tsahal feraient usage de leurs armes s’il y a «provocation de la part des palestiniens», Mahmoud Abbas, président de l’autorité palestinienne a déclaré qu’« il tenait Israël pour pleinement responsable de ces morts.»
La Turquie, dont le président a traité le premier ministre israélien de « terroriste» a dénoncé un «usage disproportionné» de la force. La Ligue arabe, l’Égypte et la Jordanie ont également condamné la riposte israélienne.
Par ailleurs, les autorités israéliennes ont refusé la demande de la communauté internationale d’ouvrir «une enquête indépendante sur la mort de seize civils palestiniens, tués par l’armée israélienne» lors de la manifestation de vendredi dans la bande de Ghaza en commémoration de la Journée de la Terre.
En général, ce sont les vendredis, journée de prière et donc de grand rassemblement et de manifestations que le plus grand nombre de morts est enregistré en Palestine durant ces dernières années.
Les Palestiniens de la bande de Ghaza dont des femmes et des enfants, manifestent pacifiquement dans les zones tampon dites «de sécurité» imposées par les forces de l’occupation israélienne. Cette frontière, longue de 65 kilomètres sépare les deux territoires de Ghaza et d’Israël. Les soldats israéliens ont tiré sur les manifestants faisant 19 morts dont un journaliste palestinien et en ont blessé 1 400 autres, selon plusieurs médias. Suite à cette répression sanglante, le secrétaire général des Nations-Unies, Antonio Guterres ainsi que la diplomatie de l’union européenne ont réclamé une «enquête indépendante et transparente.»
Ce mouvement, prévu pour durer six semaines, doit prendre fin le 15 mai, jour que les Palestiniens appellent la «Nakba», marquant le déplacement de centaines de milliers de Palestiniens en 1948, après la création de l’Etat sioniste.
Slimane Chabane