L’ONG Amnesty International se félicite de la baisse sensible du nombre de condamnations à mort en Alger. En dépit des pressions des milieux islamistes et conservateurs qui surfent sur les cas des meurtres pour exiger le retour aux exécutions des peines capitales, la justice n’a pas entendu ces appels.
Non seulement l’Algérie n’a pas mis fin à son moratoire, mais aussi le nombre de condamnations à cette peine infamante a sensiblement baissé en 2017. Selon le rapport d’Amnesty International sur la peine de mort dans le monde, 27 personnes ont été condamnées à mort durant l’année précédente, soit beaucoup moins qu’en 2016 (50 condamnations) et 2015 (62 condamnations).
« L’Algérie, qui a appliqué un moratoire sur les exécutions depuis 1993, a toujours joué un rôle actif au niveau international en vue d’inciter les pays à cesser de recourir à la peine de mort et a toujours parrainé et voté en faveur des résolutions de l’Assemblée générale de l’ONU préconisant un moratoire sur les exécutions », souligne la directrice d’Amnesty International Algérie, Hassina Oussedik.
Dans un communiqué rendu publique à cette occasion, la responsable d’Amnesty Algérie appelle les autorités à faire un pas supplémentaire pour abolir définitivement cette peine. « Notre pays devrait adopter une attitude exemplaire en devenant le premier pays au Maghreb à abolir la peine de mort ». Amnesty International note, dons son étude, des « avancées positives qui ont été réalisées dans toute l’Afrique subsaharienne ».
« La Guinée est devenue le 20e État abolitionniste, le nombre de sentences capitales a considérablement diminué et des modifications positives de la législation sont régulièrement enregistrées », explique l’ONG.
Selon la même source, même nombre d’exécutions de peines de mort « recensées à travers le monde a diminué, après les hausses record enregistrées les années précédentes ». « L’Iran et la Malaisie ont modifié leur législation en vue de réduire le recours à la peine de mort pour les infractions liées aux stupéfiants », précise la même source, affirmant que des motifs d’inquiétude persistent cependant, car de nombreux pays continuent de violer le droit international.
Massinissa Ikhlef