Lors d’une rencontre avec Kateb Yacine, j’ai le culot de lui dire : tu n’arrêtes pas de parler du peuple, que veut dire exactement le mot peuple ? Il me répond : « Le peuple, je l’ai vu pour la première fois de ma vie le 8 mai 1945. J’avais 16 ans, il est sorti dans les rues de Sétif, avec pelle, pioche, gourdin pour demander l’indépendance de l’Algérie puisque la France venait de se débarrasser de l’occupation allemande.
La réaction fut féroce. Les forces armées françaises ont massacré les émeutiers. Les ont jetées par-dessus les ponts de Kherrata, c’est ce jour là au vu de la résistance des manifestants que j’ai compris ce que le mot peuple voulait dire ». Ma vingtaine d’années à peine entamée, je rétorque : « Donc sans massacre, il n’y a pas de peuple ? ». « Si, quant il est libre et émancipé » me reprend l’auteur de Nedjma.
En 2018, le peuple algérien n’est toujours ni libre, ni émancipé. Il attend, la proche chorba du ramadhan tout en haletant pour savoir si son Président va pourvoir à un cinquième mandat, alors que c’est là un acte que ne commettent même plus les contrées les plus sous développées. Mise à part la tentative de Robert Mugabe.
Emmanuel Macron lors de sa virée en territoire canaque, a reconnu combien la Nouvelle Calédonie était importante pour la France. Stipulant par là que les canaques devraient décider de voter pour demeurer rattachés à la France lors du proche référendum pour l’auto détermination.
Quand on a l’esclavagisme et le colonialisme dans la peau et l’ADN, ce n’est pas demain que la France reconnaîtra tous ses massacres. Nous utilisons le pluriel, car ils sont nombreux.
M. Kassi