La situation socioéconomique du pays ne cesse de se dégrader depuis la chute des prix de l’or noir sur les marchés mondiaux en 2014. L’avenir est de plus en plus incertain et les solutions prises par les pouvoir publics pour redresser un tant soit peu la barre risquent de ne pas tenir le coup. Certains analystes estiment que ces solutions sont éphémères d’autant plus que rien n’a été préparé à l’avance pour faire face à de telles situations de crises. En temps de boulimie et de boom qu’a connu les prix de pétrole, le gouvernement n’a pas investit suffisamment dans l’après pétrole pour assurer une continuité de fonctionnement du pays. Et pourtant, des analystes financiers et observateurs de la scène économique mondiale ainsi que des spécialités en matière des hydrocarbures avaient alerté à plusieurs reprises d’une récession économique et d’une crise inévitable au pays. Au courant de 2017, le gouvernement a réuni les maires de l’Algérie à Alger pour débattre de la situation économique du pays et donner des instructions aux élus locaux de créer la richesse et de ne plus s’attendre aux financements de l’Etat central. La quasi-totalité des communes du pays survivent grâce aux aides de l’Etat offertes dans le cadre des PCD et PSD. Rares sont les communes qui ont un tissu industriel important leur permettant des entrées importantes en fisc et de surcroit sont riches. Des orientations ont été données donc aux élus de compter sur leurs efforts afin de créer la richesse. Des élus, rencontrés ce jeudi lors de la cérémonie de clôture de la formation au profit des maires organisée à Boumerdès, estiment que ces orientations sont à saluer mais il reste qu’en aval il fallait que certains textes de lois dans le code communal soient révisés afin de permettre une intervention fiable des élus. Pour assurer un développement local, certains pensent qu’il est temps de donner de larges prérogatives aux maires et de ne pas les restreindre uniquement dans quelques actions de routine. « Il est difficile de contribuer au développement dans le cas où des délibérations de l’APC doivent être signées par l’administration ». Certains autres estiment qu’au lieu de donner de prérogatives aux maires, l’Etat leur ajoutent de tâches supplémentaires comme la biométrique, les passeports, les permis à conduire ainsi que la fourniture de cartes grises. Ces tâches étaient accomplies par l’administration, la daïra notamment et beaucoup s’interrogent, de ce fait, du rôle de la daïra. En plus de textes juridiques qui bloquent l’action des élus, le contexte de crise freine lui aussi la roue de développement. A Boumerdès, au lendemain de la crise pétrolière de 2014, plusieurs projets ont été gelés provocant ainsi une stagnation totale dans la gestion des affaires de la cité. Le gel n’a pas épargné même le secteur éducatif où des projets en cours ou inscrits trainent. Le lycée de Timezrite, une commune de l’extrême sud-est, connait un retard considérable depuis la date de son inscription en 2008. La chute des prix de pétrole n’ont fait qu’empirer la situation. Un nouveau CEM pour Chabet El Ameur est bloqué alors que son inscription remonte à 2011 pour remplacer une annexe dont les bâtiments ne sont qu’une caserne coloniale. Des opérations d’aménagement urbain à Issers, Bordj Ménaiel et Boudouaou, sont à l’arrêt faute d’’argent. Des programmes de logements sociaux locatifs y sont encore ce qui a poussé le wali de Boumerdès à demander une rallonge de 600 milliards cts pour achever les projets en souffrance. Certaines zones d’activités ne sont pas valorisées alors qu’elles peuvent sortir la région de son léthargie et du surcroit, pousser en haut l’index de l’économie du pays. L’administration, faut-il le signaler, a miss sur le même pied d’égalité les communes riches et pauvres. Qu’attend-nous alors d’élus de communes pauvres dans un contexte de crise multidimensionnelle toute en sachant qu’ils sont dépourvus de toutes prérogatives ?
Zitouni Youcef