Cacophonie et grave désaccord au sommet du pouvoir. Il n’y a visiblement aucune communication et, peut-être, pas de coordination entre la présidence et le premier ministère. Pourtant les deux institutions sont censées travailler en parfaite synergie. Et cette situation vient de se confirmer pour la deuxième fois depuis le début de l’année en cours.
Après avoir été rappelé à l’ordre sur la question du partenariat public privé (PPP), Ahmed Ouyahia subit un autre revers. Le premier responsable du gouvernement a été désavoué aussi sur le sujet de la loi de Finances complémentaires (LFC 2018).
Quelques jours seulement après la divulgation, par des médias, du contenu de ce texte qui fait déjà peur à l’opinion, le gouvernement reçoit la première mise en garde. Le premier ministre, Ahmed Ouyahia serait officiellement instruit de de corriger sa copie avant sa présentation en Conseil des ministres pour adoption.
Selon plusieurs sources, ce texte devait être examiné, ce mercredi 9 mai en conseil des ministres. Mais la réunion a été reportée. «Bouteflika aurait ordonné au Premier ministre, Ahmed Ouyahia, de revoir certaines dispositions de la loi de finances complémentaire 2018, notamment certaines taxes dont les fuites dans la presse ont sérieusement inquiété les ménages », rapporte notre confrère le Soir d’Algérie dans son édition d’aujourd’hui.
Il semblerait que le pouvoir ne veut pas susciter la colère du front social à une année de l’élection présidentielle. Car la LFC 2018 prévoit un chapelet de mesures drastiques pour faire face à la crise financière qui va en s’aggravant. Le document prévoit la création de nouvelles taxes et la création de nouveaux impôts qui devraient être assumés par le citoyen.
Selon toujours les quelques fuites reprises par les médias, le texte prévoit aussi une révision à la hausse des taxes douanières pour les produits finis importés.
Massinissa Ikhlef