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Souvenir du séisme de 2003 à Boumerdès 15 ans après le cataclysme, les stigmates sont toujours visibles

Quinze ans, jour pour jour, sont passés sur le dramatique séisme de 2003 qui avait ébranlé Boumerdès et des régions environnantes. Une magnitude de 7 sur l’échelle de Richter était suffisante pour faire autant de dégâts humains et matériels ainsi que des stigmates visibles à ce jour. Près de 2300 morts et 10000 blessés ainsi que plus de 19 000 bâtiments, infrastructures publiques et autres bâtisses effondrés. Il était le plus meurtrier séisme qu’a connu le pays depuis plusieurs décades. Les jours suivant le cataclysme, les gens ont découvert un nouveau visage de Boumerdès, les bâtiments rasés, les réseaux usées défectueux, des odeurs nauséabondes de cadavres non encore retirés des décombres. Une vaste opération de solidarité s’est déclenchée ainsi au niveau national et international. Des milliers de caravanes d’aides humanitaires en provenance des autres régions du pays organisées quotidiennement afin de venir en aide à une population meurtrie. Des chaines humaines organisées autour des équipes de sauvetages pour tenter de retirer des cadavres et sauver des vies humaines sous les décombres. Des milliers de tentes y ont été installées dans plusieurs localités pour abriter les sinistrés ayant perdu proches et maisons. L’Etat a déployé au lendemain de la catastrophe plus de 15000 chalets implantés dans plus de 98 sites à travers la wilaya. Les sinistrés étaient tous relogés avant l’arrivée de la période hivernale. Mais ces cabanons étaient des maisons de fortunes et de passages. Un programme de relogement des sinistrés s’est vite ainsi enclenché. Vers la fin de 2007, la quasi-totalité des sinistrés ont été relogés dans des habitations. Certains autres ne le sont pas car ils ont choisi de reconstruire leurs logements effondrés avec une aide financière de 1millions de DA offerte par l’Etat. D’ailleurs, à ce jour les logements de cette catégorie ne sont pas achevés notamment à Bordj Ménaeil où 60 familles était victimes d’escroquerie de promoteur immobilier. De même, certains sinistrés de la cité coopérative au centre ville de Boumerdès n’ont pas encore achevé les travaux de reconstruction faute de finance. En 2008, les autorités locales ont décidé d’octroyé les chalets à des familles dans le cadre social. Ce qui a ouvert une brèche à toutes formes de trafic et de malversations. Des chalets ont été alors vendus à des tiers alors que d’autre se sont vus octroyés pour la troisième fois en contrepartie d’une somme d’argent. Des élus, notables et fonctionnaires de la région se sont donnés alors à un trafic à grandes échelles. Vers la fin de 2011, tous les chalets étaient occupés et des mouvements de protestations se sont déclenchés ici et là pour réclamer leur relogement dans des habitations en dur. Lors de la même année, une enquête sociale était lancée. Des résultats peu reluisants sur l’état des chalets ont été alors présentés à l’ex-wali Kamel Abbas qui avait instruit le démantèlement de ces chalets dont la durée de vie était expirée. Et depuis, le défi de reloger les habitants des chalets ne sont toujours pas atteint. Actuellement, près de 11000 chalets y sont éradiqués et Près de 10000 familles relogés. L’actuel wali, Abderhmane Fouatih a déclaré récemment, que la totalité des chalets seront éradiqués vers la fin du mois de novembre prochain par le relogement de plus de 1000 familles à Boudouaou et près de 600 autres à Corso. Mais le défi semble encore atteignable d’autant plus que les projets de réalisation de logements connaissent une lenteur dans l’exécution en raison de la situation financière et économique du pays. D’ailleurs, près de 900 logements, toutes formules confondues, sont à l’arrêt en raison des blocages des travaux de voiries et de réseaux divers (VRD). Et beaucoup de citoyens s’interrogent sur le sort du programme des 12000 logements dont 8000 ne sont pas encore construits. L’éradication des chalets verra la récupération d’importantes assiettes foncières évaluées à plus de 400 ha. Ce foncier suscite d’ailleurs les appétits de certains notamment la mafia politico financière de la région.

Zitouni Youcef

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