Le 24 juin prochain, au Dôme de Paris (Palais des Sports), un gala-hommage sera organisé à l’occasion du 20e anniversaire de l’assassinat de Matoub Lounes.
Organisé par l’association culturelle des Berbères de l’Oise (ACBO), ce rendez-vous verra la participation d’une belle brochette d’artistes, parmi lesquels Hamidou, Amazigh Kateb, Malika Yami, Hacène Ahres, Noura Chennane, Karim Yeddou et d’autres encore. Ces artistes se produiront sous la direction artistique de Arezki Baroudi, célèbre percussionniste qui, pour l’occasion, a réarrangé tous les titres du regretté Matoub qui seront interprétés durant cette soirée par les artistes participant à l’hommage.
Selon Karim Bazziz, président de l’association culturelle des Berbères de l’Oise (ACBO), un transport gratuit sera assuré à partir de Creil (département de l’Oise, région Hauts-de-France) vers le palais des Sports à Paris afin de permettre aux très nombreux admirateurs de Matoub Lounes d’assister à ce concert commémoratif.
Créée en 2014 pour promouvoir la culture et les traditions berbères, l’ACBO compte plusieurs événements du genre mais il est indéniable que ce rendez-vous dédié au barde est l’un des plus importants.
Instant de communion
Disparu il y a 20 ans dans des conditions tragiques et abjectes, Matoub Lounes a laissé derrière lui une carrière inachevée, lui qui avait encore tant de choses à dire et tant de combats à mener pour la reconnaissance de l’identité berbère.
Aujourd’hui, l’officialisation de la langue amazighe est la preuve que le combat de cet artiste et de tous ceux qui n’ont pas failli dans leur engagement et leur idéal n’était pas vain.
Né le 24 janvier 1956 à Taourirt Moussa, Matoub Lounes a débuté sa carrière artistique en animant des fêtes familiales avant d’enregistrer son premier tube intitulé « Ayizem » (Le lion), suivi d’un premier album, en l’occurrence « Ahya thilawin » (Ah les femmes !), sorti à Paris, sous le label Azwaw, créé par Idir. C’est le début du succès pour le jeune artiste qui affiche dès le départ son engagement pour sa culture et son identité berbères.
Grièvement blessé à un barrage, en 1988, enlevé en 1994 par le GIA puis relâché suite à une immense mobilisation populaire, Matoub Lounes est assassiné le 25 juin 1998 par un groupe terroriste non loin de son village natal, Taourirt Moussa (commune de Beni-Douala, Tizi-Ouzou). Son épouse et ses belles-sœurs qui se trouvaient avec lui dans le véhicule ont été grièvement blessées.
Auteur, compositeur et parolier, le regretté Matoub Lounes a laissé derrière lui une trentaine d’albums dans la tradition chaâbi. La jeunesse kabyle qui se reconnaissait dans ses idées et partageait son combat a, certes, perdu son icône mais continue à honorer sa mémoire.
Kahina A.